Kasaï : Un réseau d'ONG des droits de l'homme accuse les miliciens rendus de semer la terreur

Un rassemblement des miliciens Kamuina Nsapu à Kananga.

Dans un communiqué de presse rendu public le mercredi dernier, le réseau provincial des ONG des droits de l'homme (REPRODHOC) accuse des miliciens d'accentuer l'insécurité au Kasaï.

REPRODHOC accuse, notamment, le chef milicien David Ndaye Mulamba, connu sous l'appellation de chef Nsabanga, de terroriser les habitants de la mission catholique de Tshikula (Dibaya).

"Ce leader milicien ne semble pas faire preuve de la reddition sincère telle que vantée en septembre 2018. Aucun pouvoir n'est fonctionnel dans la zone. Il ne permet à personne, même pas aux chefs coutumiers de Dibataie et Kamuandu de faire quelque chose en faveur du règlement quelconque des conflits ou des problèmes par peur d'être attaqués. Il a instauré un tribunal clandestin où tous ceux qui ne veulent pas y passer, ont pour sort la décapitation. Il a érigé des barrières sur la route où tous les passants paient de l'argent", souligne le réseau des ONG dans son communiqué.

Le REPRODHOC fait aussi état de plusieurs villages victimes des cas de pillage de la part des miliciens.

"En date du 31 décembre 2018, le village Kalulu, groupement de Bakua Makuma, a été mis à sac. Du 9 au 10 janvier 2019, il y a eu pillage des villages Mulembe, Bukondo, Kamenga et Kamuandu, où la population a perdu tous les biens et meubles emportés par lui (chef Nsabanga) et ses miliciens. Ils pourchassent des gens de Tshikula à Kananga pour les tuer alors qu'il existe des autorités judiciaires et politico-administratives", ajoute le communiqué.

En guise de conclusion, le REPRODHOC fait quelques recommandations notamment à la justice militaire d'ouvrir des poursuites contre le chef Nsabanga, au gouvernement provincial de cesser de soutenir ce chef milicien et son groupe. Il appelle l'armée à aider à l'instauration de l'autorité de l'État et de protéger les personnes avec leurs biens dans les localités sous contrôle de la milice.

Les autorités du Kasaï et du Kasaï Central reconnaissent la situation mais déplorent, par ailleurs, un manque de moyens pour intervenir.

Sosthène Kambidi