Yumbi : Florence avait fui les violences, elle a passé dix jours dans la brousse

Dans sa mission de donner la voix à la veuve et à l’orphelin, de la construction d’une nation solidaire par la distribution de la parole, mais aux sans voix,  cette semaine ACTUALITE.CD publie les témoignages de Yumbi. Maisons incendiées, personnes déplacées, plusieurs centaines de morts, si les violences se sont calmées, la tension est encore vive. Les personnes déplacées reviennent, mais pas toutes. Celles qui sont revenues peinent à se retrouver dans ce chaos. Suivez l’histoire de Florence.

Témoignage.

Quand les tensions ont commencé à monter, on a décidé de quitter la ville avec mon mari et mes enfants. On a juste pris une valise et un matelas. On a passé dix jours dans la brousse, dans une maison abandonnée avec les trois enfants. On entendait que les gens se battaient mais on n’en savait pas plus.

Quand ça s’est calmé, on a voulu retourner à Yumbi mais sur la route on a appris que notre maison avait été brûlée. On est quand même allés jusque-là. Il ne restait plus rien de la maison. Tout notre champ avait été ravagé également. Nous avons essayé de replanter quelques petites choses dans notre champ. Mais aujourd’hui même si on trouve quelque chose à vendre, c’est difficile pour trouver quelqu’un qui peut l’acheter. On n’a plus accès au fleuve alors mon mari va dans la forêt où il y a des petits ruisseaux pour essayer d’avoir quelques poissons.

Mon enfant se plaint qu’il a mal au ventre. Moi-même, je sens des douleurs dans tout mon corps. Pour manger, c’est difficile. Pour se vêtir, c’est difficile. Les enfants ne vont plus à l’école. Qu’est-ce qu’on va faire ? »

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