Kasaï : Une tension communautaire à la base de la paralysie des activités à Kakenge

Les habitants du quartier Rwangoma à Beni en déplacement après la tuerie de cinq personnes par des combattants ADF

Les activités sont paralysées ce mercredi 20 février 2019 dans la cité de Kakenge en territoire de Mweka (Kasaï). Pour cause, une tension s’observe depuis dimanche dernier entre les membres des communautés mpiang et kete qui se disputent les limites des champs.

« Dimanche dernier, un enfant mpiang a été tué et une personne grièvement blessée par les Kete. Les deux communautés se disputent les limites des champs. Mais ce matin, nous apprenons que les mpiang armés des machettes, des fusils de chasse et des flèches se sont rendus dans la brousse pour affronter les kete. La situation n'est pas bonne et les habitants courent dans tous les sens et veulent quitter la cité », explique à ACTUALITE.CD Christophe Mulayi, responsable d’une radio locale.

Plusieurs élèves ont été renvoyés d’écoles. « J'étais au bureau et j'ai vu les élèves sortir des salles de classe en courant. Pour l'heure, seuls les enseignants sont restés et l'école ne fonctionne pas », affirme l'abbé Wilfrid Imboyo, curé de la paroisse catholique saint Christ-Roi de Kakenge.

Les affrontements entre les membres des communautés mpiang et kete ont fait début 2018 une trentaine de morts selon le décompte de la société civile locale. Au départ, c'était un conflit des pouvoirs coutumiers entre le chef kete Kalamba Dilondo et le Chef mpiang Shakobe Mayi Munene. Arrêtés et détenus en prison à Tshikapa, les deux chefs ont été libérés et transportés par un hélicoptère de la Monusco jusqu'à Kakenge où ils ont chacun regagné son village. 

Sosthène Kambidi