RDC-Beni : Grève des agents de santé de Vuhovi après l’assassinat d’un infirmier

Un agent laborantin au labo  de l'institut national de recherche biomédical

Les agents de santé de la zone de santé de Vuhovi, en chefferie des Bashu, dans le territoire de Beni ont déclenché un mouvement de grève illimité à partir de ce mardi 19 février 2019. Ils s’insurgent contre l’assassinat de leur collègue M. Saanane Visogho, infirmier titulaire du centre de santé Isango de Bunyuka dans la nuit du lundi à ce mardi.

D’après M. Mathe Maneno, coordonnateur de l’intersyndical des infirmiers et agents administratifs de 17 zones de santé de Beni, Butembo et Lubero, leur collègue a été retrouvé mort dans le Graben, en plein Parc National des Virunga après son enlèvement un jour plus tôt par des hommes armés non autrement identifiés à son domicile à Isango.

« Nous déplorons ce drame qui vient encore une fois de frapper notre corps. C’est un indicateur d’une flambée de l’insécurité que nous avons toujours dénoncé dans cette région de Bashu. Ça nous inquiète de voir des gens se sacrifient pour soigner et sauver des vies être lâchement abattus », déclare-t-il à ACTUALITE.CD.

Pour interpeller les autorités de leur garantir la sécurité, les agents de santé de Vuhovi ont décidé de sécher toute activité dans toutes les structures sanitaires de cette zone de santé située dans l’Est de la ville de Butembo jusqu’à nouvel ordre. M. Mathe Maneno dit craindre que des agents de santé se retirent de cette zone aujourd’hui insécurisée pendant cette période dangereuse où l’on fait face à l’épidémie à virus Ebola.

« C’est un drame qui arrive à un mauvais moment, pendant que l’on s’attaque à l’épidémie d’Ebola. Et les agents de santé ont un grand rôle à jouer aux côtés des communautés. Il est nécessaire que les autorités nous garantissent la sécurité et la paix. Si non nous serons surpris de voir les agents de santé se mettre à l’abri de l’insécurité, malgré la gravité de l’épidémie », plaide-t-il.

Jusque mardi soir, le corps de l’infirmier assassiné était gardé à la morgue de l’hôpital Matanda à Butembo. D’après M. Moïse Kiputula, activiste des droits humains à Bashu, cette chefferie du territoire de Beni fait face à la recrudescence de l’insécurité suite à l’activisme des groupes armés Mai-Mai qui proviennent du Parc National des Virunga. C’est dans cette région de Bunyuka que deux prélats catholiques avaient été enlevés en juillet 2017 à la paroisse « Reine des anges » par des hommes armés. Jusqu’aujourd’hui, leur destination demeure un mystère.

Claude Sengenya