RDC : Adam Bombole propose des élections directes pour les gouverneurs et sénateurs (Interview)

Adam Bombo Intole

Après s’être retiré de la course à l’élection sénatoriale à Kinshasa, en dénonçant le monnayage des voix par les députés provinciaux, Adam Bombole Intole a proposé, ce lundi, au cours d'une interview accordée à ACTUALITE.CD que les gouverneurs et sénateurs soient élus aux suffrages universels directs.

Vous avez retiré votre candidature dénonçant au passage la corruption ?

Ma candidature a été retenue par la CENI. Ce que je dénonce, c’est la demande effrénée de l’argent surtout en faisant monter les enchères. C’est comme si nous étions dans un marché où les voix des députés devraient être monnayées. A l’origine, je me suis battu contre la corruption, ce n’est pas aujourd’hui à 62 ans que je vais changer de combat. J’ai décidé de retirer ma signature ce, conformément au message véhiculé par l’actuel président de la République sur la lutte contre la corruption. C’est surtout pour des raisons de conscience que je voudrais, pour le reste de ma vie, avoir le courage de me regarder dans le miroir. J’ai une conscience.  Surtout par rapport à nos compatriotes puisqu’il faudra un moment donné que les gens se mettent à combattre ce fléau, les corrompus et les corrupteurs. C’est pourquoi, en âme et conscience, j’apporte ma contribution dans cette lutte contre la corruption pour que demain au Congo qu’on puisse changer les choses. Je crois qu’à l’avenir, il faudra trouver un autre mode de scrutin pour les gouverneurs de province et les sénateurs.

Comme les élections directes ?

Effectivement, soit les élections directes, soit comme à l’ancienne époque par méritocratie.

Selon quelques témoignages,  certains députés demanderaient entre 20.000 USD à 30.000 USD.

J’ai eu à le vivre personnellement. Il y a des montants qui dépassent même ce plafond (Ndlr 30.000 USD). Je ne citerai pas des noms puisque rien n’a été enregistré. C’est un secret de polichinelle qu’aujourd’hui, les députés provinciaux négocient leurs voix tant aux sénatoriales qu’aux élections de gouverneurs.

Vous ne portez pas plainte ?

La loi ne permet pas de citer les noms puisque je n’ai pas de preuves, comme  l’enregistrement d’une conversation. Ce que je souligne ce que  je n’ai corrompu personne. Je n’ai pas voulu justement être en déphasage ou bien en conflit avec ma conscience. Toute ma vie, j’ai toujours combattu la corruption. Si certaines personnes estiment que la corruption est la voie royale pour accéder à des fonctions, ce n’est pas mon point de vue. Ma candidature, c’était pour combattre la corruption à tous les niveaux.

A ce stade on peut parler même de la surenchère, c’est-à-dire les voix sont données aux plus offrants ?

Pour le Sénat, vous avez 143 postulants. C’est vrai que les voix se vendent aux plus offrants. Est-ce que la loi autorise les députés provinciaux de vendre leurs voix ? Non. Est-ce que la loi autorise la corruption ? Non. Jusqu’aujourd’hui personne ne se lève.  La corruption gangrène tout le système actuellement. Que ça soit dans le milieu des affaires ou politique, la corruption est là.