RDC : Trois partisans de Fayulu tués à Kalemie, Lamuka veut saisir la justice et l'ONU

Les membres de Lamuka en la résidence de Gabriel Kyungu après les entraves au meeting de Martin Fayulu à Lubumbashi.

Trois partisans de l'opposant Martin Fayulu dont la candidature à l'élection présidentielle prévue le 23 décembre est portée par la coalition "Lamuka", ont été tués ce mercredi 12 décembre lors de l'arrivée du candidat dans la ville de Kalemie, a annoncé son équipe de campagne promettant de saisir la justice et l'ONU.

"Ces violences qui ont causé la mort de trois personnes et fait plusieurs blessés, ont été provoquées par les autorités politico-administratives de la province du Tanganyika qui ont instrumentalisé les Forces de l'ordre", a déclaré lors d'un  point de presse à Kinshasa, Pierre Lumbi , directeur de campagne de Fayulu.

Après les échauffourées de Kindu, les violences de Lubumbashi qui ont fait deux morts et celles de Kalemie, les pro-Fayulu n'ont plus de doute : "Ces tueries crescendo ont été planifiées et s'exécutent de manière systématique pour décourager les électeurs et tenter de freiner brutalement le frein électoral qui a atteint sa vitesse de croisière", a ajouté Lumbi, ancien conseiller spécial du président Joseph Kabila.

L'opposant a annoncé que la plateforme Lamuka va "dès demain" saisir les juridictions compétentes "pour que justice soit faite et "écrire au Conseil de sécurité pour qu'il puisse examiner cette question".

"Toutes ces violences ne pourront en aucun cas entamer notre détermination à aller voter le 23 décembre 2018", a assuré Pierre Lumbi affirmant au contraire qu'elles "nous motivent davantage à poursuivre notre campagne qui devient un véritable combat de libération de notre peuple".

"Le candidat Martin Fayulu ne lâchera pas", a-t-il insisté, fustigeant l'attitude du gouvernement qui "traduit sa volonté manifeste d'entraver la campagne électorale du candidat commun de l'opposition".

La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies en RDC, Leila Zerrougui, s'est dite préoccupée, par la "succession d’incidents graves" contre Martin Fayulu.

La cheffe de la Monusco a déploré " les pertes en vies humaines", tout en demandant aux autorités congolaises de prendre "les mesures nécessaires pour éviter de nouveaux incidents".  Le gouvernement  n'a pas encore réagi à ces allégations.

Christine Tshibuyi