Présidentielle : "Une fois élu, ma première décision, ce sera l’indépendance de la justice" (Yves Mpunga)

Yves Mpunga/Photo depuis Zoom Eco

Trois scrutins auront lieu le 23 décembre, a confirmé la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). 46.862.243 électeurs inscrits seront appelés à se choisir leurs députés nationaux, leurs députés provinciaux et leur président de la République. Les candidats sont déjà en campagne électorale et ACTUALITE.CD se met en mode élection. Avec #RDCVOTE, suivez sur toutes nos plateformes numériques tous les candidats à la présidentielle.

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Aujourd’hui, Yves Mpunga

Pourquoi êtes-vous candidat ?

Je suis candidat pour donner aux Congolais une nouvelle vie et l’espoir d’un nouveau pays.  Le Congo a été détruit. 17 années de pouvoir du régime actuel, c’est 17 années de la désolation, de la destruction de l’éducation. Le Congo est arrivé au niveau le plus bas, jamais vu au monde. Avec un budget le plus bas au monde. Un des pays les plus riches dans le passé qui se retrouve aujourd’hui parmi les pays les plus pauvres, derrière le Sahara. Alors nous avons compris qu’il y a des gens qui ont juré que le Congo ne se développera pas. Ils ont pris en otage le peuple. Ils disent que le peuple n’a pas droit à l’éducation, ni à l’emploi parce qu’ils se servent du peuple pour les élections présidentielles. Un peuple pauvre suit des miettes, au lieu de suivre le gros lot qui est l’éducation et l’emploi. C’est pourquoi, je suis venu renverser les pyramides afin qu’il y ait développement. Nous avons constaté qu’il y a deux pyramides qui dirigent le Congo : le pouvoir et l’opposition, qui s’amusent et blaguent avec la destinée et l’avenir du peuple.

Une fois élu, quelle sera votre première décision ?

La première décision, ce sera l’indépendance de la justice. La justice ne peut pas dépendre d’un groupe d’individus, du chef de l’Etat ou d’un parti politique. Ensuite, la liberté de la presse. La presse est bafouée, les journalistes emprisonnés, on ne respecte personne parce que les politiciens pensent être au même niveau que Dieu alors qu’ils ne sont que des hommes. Ils pensent qu’ils vont substituer l’avenir des Congolais par rapport à leur discours, partis politiques ou plateformes. En termes de projet, nous commencerons par l’agriculture pour développer le pays. La presse sera là comme des garde-fous afin qu’il y ait développement. En troisième lieu, c’est l’Eglise, qui ne sera plus là comme spectatrice mais deviendra actrice du développement du Congo. Dans notre budget, nous allons allouer une part pour l’Eglise catholique, protestante, kimbanguiste, musulmane et l’ensemble des églises de réveil. Les églises vont créer des banques des crédits agricoles, des banques de développement pour qu’il y ait la transformation liée à l’agriculture. Nous allons réserver 500 millions de dollars à chaque mouvement religieux, il y en a 5, ça fait 2 500 millions de dollars. Ça veut dire que l’église va travailler dans le développement avec le gouvernement.

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Une fois élu, comment allez-vous régler la situation de Béni et en finir avec l’insécurité ?

La guerre dans l’Est va terminer en 3 mois. Il n’y a pas des groupes armés, ce sont des rebelles qui sont en train de piller nos richesses. C’est une façon d’avoir nos richesses à moindre coût. Il y a des entreprises et des gouvernements derrière. Le problème de nos richesses, c’est le prix des minerais. Prenons l’exemple de l’or dont le court international est à 1220 $ le kilo. Alors avec la guerre, ils savent que l’Etat congolais va baisser les prix (le court des marchés publics). Tout Congolais qui se rebelle sera désarmé pour devenir opérateur économique, devenir l’un des gens qui travailleront pour le développement de nos territoires. C’est ça notre politique, alors que la politique de faire la guerre jusqu’à la fin, c’est la politique de la démagogie. La guerre du Congo, c’est la guerre des minerais.

Le Congo a un potentiel énergétique exceptionnel, quelle sera votre politique pour accélérer l’industrialisation de la RDC en passant par l’énergie ?

Nous parlerons du concept du développement en triangle. C’est-à-dire que nous voulons relier les quatre coins du Congo avec des chemins de fer. C’est pourquoi dans notre budget, nous avons réservé la construction de 20 000 kilomètres de chemins de fer avec un budget de 10 000 000 000 de dollars. C’est-à-dire qu’à partir du Grand Katanga, nous allons créer des usines de traitement et de fabrication des câbles électriques moyennes, basses et hautes tensions ainsi qu’une usine de transformation et fabrication des transformateurs électriques. Nous descendons à Ilebo, nous créons aussi une usine qui fabrique des lampes électriques, les prises électriques et des interrupteurs et tout ce qui est lié à l’électricité. Nous descendons à Kinshasa, nous avons aussi notre usine de traitement et fabrication de files électriques. Nous allons au Kongo Central, au grand-Equateur, au Kasaï, Isiro, Bunia, Goma, Bukavu, nous créons des usines.

Deuxième poumon de l’Humanité, quelle sera votre priorité une fois élu en matière écologique et développement durable ?

En matière écologique, le monde entier dépend de l’Afrique. Combien d’avions décollent et atterrissent au monde ? Chaque seconde, nous avons un avion qui atterrit, et un autre qui décolle quelque part. Nous allons instaurer une taxe de 1 dollar à tout pays où un avion décollera au monde, pour que le Congolais protège son écosystème pour ne pas exploiter notre pétrole dans des forêts vierges, et polluer le monde, puisque vous avez entendu parler de la tourbière qui est en train de résoudre le problème d’écosystème. Et cet argent va nous servir dans le développement du Congo. Parlant du tourisme, nous voulons avoir des avions qui iront chercher le monde entier pour venir découvrir le Congo.

Comment y arriver ?

Nous allons créer des écoles professionnelles du traitement de nos minerais. Nous devons enseigner à nos enfants comment traiter et utiliser ce don que Dieu nous a donné. Nous avons parlé (projet de société, ndlr ) de l’octroi de 50 000 bourses externes et internes. Nos enfants doivent aller étudier, apprendre le comment transformer les minerais du Congo et développer le pays. Notre population n’a jamais bénéficié de la vente des minerais. Nous voulons baisser les cours de tout ce qui est minerais du Congo afin que nous bénéficions vraiment à 100% de nos minerais.

Interview par Stanis Bujakera Tshiamala