La nomination de Peter Pham comme envoyé spécial des États-Unis pour la région des Grands Lacs en Afrique, est perçue par certains analystes américains comme l’expression de la volonté de maintenir la pression sur les dirigeants congolais sur le processus démocratique et les droits de l’homme.
«Dr Pham apporte de solides références à cet important travail à un moment crucial pour le Congo et la région. Les États-Unis disposent d'un important levier financier et diplomatique qu'ils peuvent utiliser pour soutenir des élections libres et équitables ainsi que des réformes structurelles anti-corruption et des droits de l'homme au Congo. M. Pham peut aider à coordonner cet effet de levier et cette diplomatie au sein du gouvernement américain et avec ses alliés américains », a dit dans un communiqué John Prendergast, directeur fondateur d’Enough Projet, une organisation américaine active dans la recherche de la paix en Afrique.
Pour lui, il n’est pas exclu que Peter Pham soit à la tête d’un dispositif de pression.
« Le gouvernement américain utilise régulièrement les outils politiques de la pression financière pour lutter contre la prolifération nucléaire et le terrorisme, et peut utiliser ces mêmes outils pour soutenir la démocratie, les droits de l'homme et la bonne gouvernance au Congo et dans la région environnante. Les mesures de lutte contre le blanchiment d’argent et les sanctions imposées aux réseaux devraient constituer des éléments clefs de cette pression financière, visant les réseaux kleptocratiques au sommet du gouvernement congolais et leurs collaborateurs commerciaux dans le système international », a dit dans un communiqué John Prendergast, directeur fondateur du projet Enough, une organisation américaine active dans la recherche de la paix en Afrique.
Pour sa part, Sasha Lezhnev, directeur adjoint dans la même organisation, ajoute que « la nomination de M. Pham, en tant qu'envoyé spécial américain, envoie un message fort à Kabila et à Shadaryv: le Congo doit faire beaucoup plus pour rendre le processus électoral crédible et lutter contre la corruption (...) ».
Atlantic Council, le puissant think tank américain spécialisé dans les relations internationales, où J. Peter Pham est vice-président et directeur du bureau Afrique, se réjouit de sa nomination et martèle sur son expertise sur les questions africaines.
« Depuis plus de sept ans, le Conseil de l’Atlantique a le privilège de compter Peter dans son équipe. Peter a produit un grand nombre de projets de pointe et un travail écrit impressionnant axé sur le continent africain. Il est difficile d’imaginer des spécialistes plus aguerris sur des problèmes auxquels sont confrontés les Africains et les pays des Grands Lacs africains (…) Peu d’Américains, voire aucun, jouissent d’une plus grande confiance et d’un plus grand respect de la part de nos partenaires africains », a pour sa part déclaré le président de l’Atlantic Council, Frederick Kempe.
Tom Perriello, le prédécesseur de Peter Pham, a quitté cette fonction d’envoyé spécial dans la région des Grands lacs, en mauvais terme avec les autorités congolaises qui le trouvaient plus proches notamment des mouvements citoyens comme la LUCHA.