RDC : Près de 80.000 enfants retournés de l’Angola ont besoin d’assistance humanitaire "immédiate" (UNICEF)

Des déplacés dans un camp à Bunia (Photo: Ley Uwera)

Près de 80.000 enfants, récemment retournés de l’Angola vers la République Démocratique du Congo (RDC), ont besoin d’assistance "humanitaire immédiate", a plaidé ce mardi 30 octobre le Fonds des Nations-Unies pour l'Enfance (UNICEF), qui a besoin de 3 millions de dollars américains pour financer sa réponse dans les semaines à venir.

"Des milliers d'enfants parcourent de longues distances à pied. Ils sont exposés aux intempéries, à la faim, à l’insécurité ainsi qu’aux risques de violence (...) Ils ont un accès limité à l’eau potable et aux soins de santé et sont privés d’éducation. Nous sommes très inquiets de leur situation et celle de leurs familles", a déclaré dans un communiqué Gianfranco Rotigliano, Représentant de l'UNICEF en RDC.  

"De plus, le prix des denrées alimentaires sur les marchés dans les zones d’arrivée, a très fortement augmenté, faisant craindre une augmentation des cas de malnutrition auprès des enfants", ajoute le responsable humanitaire.

Expulsés ou retournés volontairement, plus de 300.000 ressortissants congolais sont retournés d’Angola depuis le 1er octobre, faisant craindre aux humanitaires l’émergence d’une crise dans un pays qui fait face à des multiples conflits.

L’afflux de retournés des dernières semaines se concentre essentiellement dans la province du Kasaï. Les enfants et leurs familles sont retournés dans les provinces avoisinantes du Kasaï Central et du Kwango.

"Pour assister les enfants affectés et leurs familles, l’UNICEF a besoin de trois millions de dollars américains pour financer sa réponse immédiate dans les semaines à venir", plaide l'UNICEF. Six millions de dollars américains supplémentaires faciliteront la réinstallation de la population retournée dans ses zones d’origine ou d’accueil.

Les autorités redoutent la résurgence d’épidémies, suite à la promiscuité dans laquelle vit la population retournée. Plusieurs décès dus à la tuberculose et à d'autres maladies chroniques, ont été recensés à Kamako, entité frontalière avec l'Angola. Mi-octobre, Kinshasa a refusé d'appliquer des mesures de réciprocité.

La RDC a, néanmoins, exigé du gouvernement angolais des enquêtes sur les allégations des traitements inhumains y compris de viols subis par les expulsés.

Convoqué par le chef de la diplomatie congolaise, Léonard She Okitundu, José João Manuel, ambassadeur angolais en poste à Kinshasa, avait  rejeté les accusations de brutalité pendant ces expulsions. La RDC a menacé de "saisir les instances internationales compétentes" en cas de récidive de la part de Luanda.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a dénoncé des expulsions irrégulières, entachées des violations des droits de l'homme.

Christine Tshibuyi