Un mois et demi après l’affichage des listes provisoires des électeurs par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), les organisations de la société civile estiment que cette opération n’a pas donné les résultats escomptés par manque de sensibilisation.
Cette opération a été lancée le 4 septembre. Selon le calendrier électoral, elle devrait se dérouler du 27 mai au 7 décembre. Interrogées par ACTUALITE.CD, trois structures de la société civile tirent les premières leçons de cette activité électorale. Pour l’Association Congolaise pour l'Accès à la Justice (ACAJ), la CENI n’a pas respecté deux des méthodes prévues par la loi.
« La CENI a violé la loi parce qu'elle n'a pas publié les listes des radiés tel que prévu par la loi ni les listes provisoires des électeurs enrôlés sur son site web. Ceci a eu pour conséquence que les enrôlés n’ont aucune idée de la suite du processus », affirme Georges Kapiamba, président de l'ACAJ. Selon lui, le manque de communication serait l’une des causes de l’absence d’engouement de la population.
« C'est une publication qui n'était pas suffisamment médiatisée, cela explique le manque d’engouement de la part des Congolais enrôlés pour vérifier leurs noms. La CENI n'a pas communiqué sur cette étape importante du processus électoral », poursuit-il.
Pour sa part, la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) s’appuie sur le rapport rendu dernièrement par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
“ Certaines personnes n’ont jamais été informées de l’affichage de ces listes. Même ceux qui étaient au courant de cette opération, n’ont pas eu le temps d’aller vérifier leurs noms. Selon le constat de l’OIF, il y a sur ces listes, des électeurs qui n’ont pas d’empreintes digitales, il y a des étrangers et des mineurs. La population n’as pas eu le temps de vérifier tout cela parce qu’elle ne s’est pas rendue dans les bureaux de vote”, a rappelé Robert Kabakele, coordonnateur adjoint de la NSCC . Il demande par ailleurs à la CENI de procéder au nettoyage du fichier électoral avant la publication des listes définitives des électeurs.
Pour Bishop Abraham Djamba, chargé des missions de la Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (Symocel), cette opération questionne la crédibilité du processus. Il s’interroge également sur la capacité de la CENI à publier les listes définitives le 22 octobre tel que prévu par le calendrier électoral en cours.
« Nous allons évaluer au niveau de la Symocel et voir quelles sont les actions que nous pouvons mener. La CENI a tous les moyens pour accélérer cet affichage. Il y a des antennes partout et ça ne devrait pas poser beaucoup de problèmes », prévient Abraham Djamba.
Selon le calendrier de la CENI la liste définitive doit en principe être publiée un mois avant le début de la campagne électorale, soit le 22 octobre 2018.
Lokale, Ntumba, Kabwatila (IFASIC)