Plus de 500 élèves déplacés de guerre du territoire de Djugu (Ituri) vivant dans deux sites à Bunia ne fréquentent plus l'école faute des moyens financiers. Ils sont encadrés au sein des "centres de récréation " construits par l'UNICEF au sein des sites des déplacés.
Ces élèves n'ont pas repris le chemin de l'école depuis l'ouverture de la rentrée scolaire 2018- 2019 en septembre, rapporte le gestionnaire des sites des déplacés à Bunia.
"Nous avons plus de 500 élèves de primaire qui chôment dans nos sites à Bunia. Les autres commencent déjà à aller dans la rue pour quémander l'argent. Le gouvernement congolais et d'autres partenaires devraient créer un bâtiment scolaire ici (Ndlr : dans les sites des déplacés) pour sauver l'avenir de ces enfants, car il y a aussi des enseignants et des directeurs des écoles primaires ici parmi les déplacés qui chôment", a dit à ACTUALITE.CD, Ignace Bingi, gestionnaire des sites des déplacés de Djugu à Bunia.
Au total 7 000 enfants dont 500 élèves sont enregistrés parmi les déplacés de Djugu à Bunia.
Quelques rares parents déplacés ont réussi à inscrire leurs enfants dans les écoles à Bunia.
"J'ai 12 enfants avec ceux de ma grande sœur (qui a été tuée à Djugu l'année dernière). J'ai inscrit 4 pour les études ici à Bunia dans une école au quartier Bigo. Chaque mois je dois payer 5 dollars pour chacun comme frais scolaires. Pour avoir ce montant je fais des travaux communautaires ( salongo) chez les particuliers et je me promène dans toute la ville pour ça", a expliqué Léonie Ngabusi, femme déplacée vivant dans le site érigé à l'hôpital général de Bunia.
"J'ai deux enfants dont l'un est en 3ème primaire. Je ne sais pas me démener pour les scolariser. Le gouvernement doit nous venir en aide ou soit imposer la paix à Djugu pour que nous regagnions nos villages respectifs, afin de cultiver nos champs pour la scolarité des nos enfants ", s'est alarmé pour sa part, Malobi Enock, 67 ans révolu.
Ces déplacés ne pourront pas regagner en cette période leurs villages dans le territoire de Djugu, après la suspension il y a peu, de l'opération de leur retour suite à la résurgence de l'insécurité.
Une commission parlementaire composée de 16 députés de l'Ituri a confirmé le weekend dernier la thèse d'une rébellion dans le territoire de Djugu.
Franck Asante, depuis Bunia