Une vive altercation a opposé, ce mardi 2 octobre 2018, les Congolais refoulés d'Angola aux services commis au poste frontalier de Kamako, 150 km au sud de Tshikapa, dans la province du Kasaï.
"Nous sommes chassés d'Angola comme des mouches. Nous rentrons chez nous, les agents de la DGM, la police et les militaires nous exigent de l'argent pour traverser chez nous. Ce qui est grave c'est qu'ils fouillent les bagages de ceux qui ont réussi à amener quelques effets et les confisquent. C'est inacceptable qu'on nous réduise à l'esclavage dans notre propre pays par les services publics", a expliqué à ACTUALITE.CD un homme se présentant comme refoulé.
L'administrateur assistant du territoire de Tshikapa, résidant à Kamako, reconnaît la situation mais annonce que l’ordre a été rétabli.
"J'ai reçu ces informations. Je me suis déplacé au poste frontalier avec les commandants de la police et de l'armée. J'ai trouvé près de 250 personnes fraîchement sortis de l'Angola. Nos services ont voulu les identifier et c’est là qu'il y a eu incompréhension", a déclaré Musua Kapinga, administrateur assistant du territoire de Kamako.
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Depuis le mois d'avril, des centaines de Congolais vivant en Angola sont embarqués dans des camions Kamaz et reconduits à la frontière de Kamako par la police angolaise dans des conditions humanitaires “intenables”, affirme Kapinga.
"Les Angolais déversent des centaines de Congolais dans des conditions infrainhumaines. Ils les sortent sans habits ni argent. Faute de camp d'hébergement ici (Kamako), je n'ai pas les chiffres exacts mais ils sont nombreux qui arrivent dans ces conditions depuis plusieurs mois. Nous ne savons pas les raisons que nos frères angolais évoquent pour maltraiter nos compatriotes", ajoute Musua Kapinga qui révèle que les Angolais ont initié l'opération "Opesi mbwa aboyi" (tu donnes au chien il refuse) qui consiste à rechercher les Congolais partout où ils se trouvent sur le territoire angolais et les refouler. Cette opération sera lancée dans 15 jours.
Sosthène Kambidi