L’Opposition congolaise multiplie des démarches, au pays comme à l’étranger, pour une candidature unique à la présidentielle du 23 décembre 2018. Mais, nombreux sont les Kinois qui ont du mal à croire que cette démarche va aboutir. Baladeur.
« L’opposition a moins de chances d’aboutir à une candidature commune»
En revisitant l’histoire politique de notre pays, nous réalisons que la candidature commune a toujours posé problème au niveau de l’Opposition. Dans cette famille politique, tout le monde est libre et se croit maître dans son coin. A mon avis, j’accorde moins de chance à l’opposition d’aboutir à une candidature commune. Cette démarche a 25% de chance d’aboutir, car les opposants brillent par leurs egos et soif du pouvoir qui prime sur l’humilité et l’honnêteté. Malheureusement, en allant en ordre dispersé devant un seul candidat en face, ils ne pourront jamais gagner les élections.
Felly Kongawi, 26 ans, activiste/Matete
« Une question de confiance mutuelle »
Personnellement, j’encourage. Je crois qu’une candidature commune n’est pas une question de chance, mais elle dépend plutôt d’une confiance mutuelle. Il faudra donc une concertation dans le camp des opposants. Ce qui n’est pas facile, chacun n’ayant pas la volonté de renoncer à ses intérêts personnels. Lors des élections présidentielles de 2006 et 2011, ils n’y sont pas parvenus.
Judith Matunguzi, 23 ans, étudiante/Masina
« L’opposition n’a pas droit à l’erreur »
Pour les scrutins du 23 décembre, l’opposition n’a pas droit à l’erreur. Car, elle a l’opportunité de gagner la prochaine présidentielle face au candidat présenté par le camp adverse. Un préalable s’impose toutefois : l’Opposition doit se trouver une candidature commune. Cette démarche a pour avantage de lui permettre de capitaliser les forces de ses leaders dans chaque coin du pays, en tenant compte de la géopolitique. Les chances d’arriver à cette candidature commune tant souhaitées sont à espérer.
Jean-Pierre Mulumba, étudiant en sciences politiques, 22 ans/Barumbu
« Un vœu confronté à plusieurs paradigmes»
Je souhaite de tous mes vœux que l’opposition politique parvienne à un accord sur une candidature commune, seule gage d’une possible victoire du camp des forces de changement sur le camp du Président Kabila. Ce vœu se trouve confronté à plusieurs paradigmes pour sa matérialisation.En l’occurrence, l’égoïsme des uns et des autres, la méfiance qui règne entre opposants, l’exclusion de certains groupes d’opposants dans les discussions sur la procédure de la probable désignation du candidat commun de l’opposition.
Georges Fundji, juriste, 27 ans/Ngaliema
Propos recueillis à Kinshasa par Stéphie MUKINZI