RDC : Les propos de Thambwe Mwamba constituent une atteinte à la dignité des journalistes (Abdoul Aziz Thioye, BCNUDH)

Directeur du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme, Abdoul Aziz Thioye, a qualifié les propos du Ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, à l’endroit des journalistes congolais d’atteinte à la dignité des journalistes.

<em>« Effectivement, oui nous avons tous suivi les déclarations du Ministre de la Justice hier. C’est vrai que ses propos sont regrettables. Je pense que c’est une atteinte à la dignité des journalistes et également des détenus qui ont été mentionnés dans des termes très peu élogieux. Je crois que c’est regrettable, je ne peux pas aller plus loin que cela. Je compte rencontrer le Ministre de la Justice pour discuter de quelques détails avec lui. Donc, vous comprendrez que je ne puisse faire davantage de commentaires là-dessus »,</em> a-t-il dit répondant à une question d’un journaliste au cours de la conférence de presse organisée par la MONUSCO ce mercredi 18 juillet 2018.

Dans son intervention à la tripartite CNSA-CENI-Gouvernement ce lundi 16 juillet 2018, Thambwe Mwamba avait qualifié les journalistes de « minables, misérables, des personnes qui écrivent n’importe quoi pour peu d’argent, 1.000 ou 1.500 dollars américains de Moïse Katumbi et continuent à lui accorder la parole ».

Sur les réseaux sociaux, plusieurs réactions et condamnations n’avaient pas tardé. Certains rappelaient les propos peu élogieux tenus de Laurent-Désiré Kabila au sujet de Thambwe Mwamba qu’il qualifiait de corrompu et d’inutile.

Pour sa part, l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) a protesté publiquement à travers un communiqué et considère « ces propos comme inacceptables et indignes d’un homme d’Etat qui, de par son passé, n’a aucune leçon de moralité à donner aux journalistes. »

<em>« Compte tenu de la gravité de ces insultes, l’UNPC, en sa qualité de cadre fédérateur de tous les journalistes et organisations professionnelles des médias en RDC, exige de M. Thambwe le retrait, endéans 48 heures, de ces insultes, faute de quoi la profession prendra des mesures graves de rétorsion »,</em> dit l’UNPC dans son communiqué.