Kabila devant les parlementaires: Une seule réponse attendue

<span style="font-weight: 400;">Le 15 novembre 2016 à l’occasion de son discours à la nation, Joseph Kabila avait été peu bavard concernant son avenir politique. Il s’était contenté de dire que la question était réglée par la Constitution et que celle-ci sera bien respectée.</span>

<span style="font-weight: 400;">Le 26 janvier 2018 au cours de sa toute dernière conférence de presse, à la question d’une consœur sur l’éventualité de se présenter à la prochaine présidentielle, Joseph Kabila avait demandé qu’on remette à la journaliste une copie de la constitution. Sur une autre question sur la probabilité d’organiser un référendum, il avait remis une couche demandant qu’on remette au journaliste une copie du calendrier électoral.</span>

<span style="font-weight: 400;">Ce jeudi 19 juillet 2018, il sera encore question d’un discours, mais celui-ci intervient dans un contexte bien différent : les deux mandats constitutionnels épuisés, la rallonge d’un an accordée par l’accord de la Saint-Sylvestre dépassée.</span>

<span style="font-weight: 400;">Devant les deux chambres du parlement réunies en congrès - et les millions de congolais par RTNC interposée -, Joseph Kabila parlera après les propos d’Antonio Guterres sur « les grandes annonces promises par l’entourage du chef de l’Etat ». Il s’agit d’un discours également attendu par les pays de la sous-région : Rwanda, Angola et d’autres pays d’Afrique centrale, de l’Est et du Sud redoutent les conséquences de la gestion du délicat processus électoral.</span>

<b>Un discours entre incertitude et espoir</b>

<span style="font-weight: 400;">Kabila parlera à six jours de l’ouverture des dépôts des candidatures pour la présidentielle.</span>

<i><span style="font-weight: 400;">« Le chef de l’Etat, lui-même, a déjà répondu à cette question. Les dépôts des candidatures se feront conformément à la constitution. Pour plus de précisions, d’ici 30 jours lorsqu’il y aura dépôt des candidatures pour les législatives et la présidentielle, ces doutes seront levés définitivement. Ces doutes ne sont pas justifiés. Le président a dit qu’il respectera la constitution (…). Nous nous préparons à déposer la candidature de la Majorité Présidentielle. Nous nous rencontrons souvent. Nous nous préparons à déposer la candidature de la MP, dans un mois »,</span></i><span style="font-weight: 400;"> avait dit She Okitundu mi-juin au cours de l’émission Internationales diffusée sur RFI et TV5 Monde.</span>

<span style="font-weight: 400;">Cependant, ces propos du chef de la diplomatie congolaise contrastent avec plusieurs sorties médiatiques de l’entourage du  la République sur l’interprétation des dispositifs constitutionnels qui donneraient à Kabila le droit de se représenter. Le tout sur fond de la création du Front Commun pour le Congo qui transforme les membres du gouvernement Tshibala aux membres d’une coalition électorale placée sous l’autorité de Joseph Kabila.  Et pendant ce temps, l’un des slogans du PPRD est toujours : « Kabila, candidat élu et éligible !»</span>

<span style="font-weight: 400;">Pourtant certains observateurs estiment que quelques signaux montrent que Kabila ne devrait pas se présenter. Ils évoquent le vote par le parlement de la loi sur le statut des anciens chefs d’Etat élus. D’autres estiment que l’actuel chef de l’Etat organise sa sortie notamment avec ces nouvelles nominations au sein de la haute hiérarchie de l’armée (et le retour en scène des plusieurs hauts gradés qui composent la ceinture du chef… bien que frappés par des sanctions occidentales pour certains).</span>

<span style="font-weight: 400;">Bref, c’est un discours qui intervient dans un contexte entre incertitude et espoir. L’incertitude marquée justement par ces appels de plus en plus insistants par rapport à un éventuel troisième mandat. Et ce, pendant que certains opposants sont en prison, d’autres englués dans des procès peu clairs et d’autres encore coincés à l’étranger. Mais aussi l’espoir de voir les élections se tenir le 23 décembre 2018 eu égard aux avancées du calendrier électoral.</span>

<span style="font-weight: 400;">Elections oui, mais avec un fichier électoral nettoyé ? Avec la machine à voter ? Dans un contexte politique décrispé ? Avec toutes les forces de l’opposition ? Et surtout avec ou sans Kabila candidat ?</span>