Kasaï: L’armée relaxe deux chefs coutumiers arrêtés pour implication présumée dans les violences

<b><i>Deux chefs coutumiers arrêtés par les forces de sécurité en début de cette année dans le village Kakenge (Kasaï) sont rentrés ce mardi 8 mai 2018 dans leurs villages respectifs.</i></b>

Les chefs coutumiers Kalamba Dilondo et Shakobe “rivaux” dont les partisans s'étaient violemment affrontés depuis décembre 2017 jusqu'en mars 2018 étaient transférés à Kananga puis Tshikapa.

C'est le gouverneur de la province du Kasaï, Marc Manyanga Ndambu qui les a accompagnés, transportés depuis Tshikapa jusqu'à Kakenge dans un hélicoptère de la MONUSCO.

Lors de la présentation de deux chefs coutumiers à la population de Kakenge, le gouverneur Manyanga a mis en garde contre toute résurgence des violences.

<i>“Je vous ai amené les deux chefs coutumiers en hommes libres. Ils se sont réconciliés et j'exhorte la population à recréer la paix et la cohabitation pacifique”</i>, a dit Marc Manyanga Ndambu tout en demandant à la population de demeurer vigilante et à dénoncer toute personne qui chercherait à troubler l'ordre public.

Au téléphone d'ACTUALITE.CD, le curé de la paroisse catholique, “Christ Roi de Kakenge” a indiqué que la population se réjouit du retour de ces chefs.

<i>“La population avait besoin de vivre en paix et le retour des chefs augure d'une nouvelle ère. Dieu est au dessus de tout même si la justice des hommes ne fait rien, Dieu rendra à chacun selon ses oeuvres”</i>, a déclaré l'abbé Wilfrid Imboyo.

Le prêtre dit espérer que les miliciens qui conditionnaient le désarmement  par la libération de leur chef vont quitter la brousse.

<i>“Les partisans de chef Kalamba Dilondo exigeaient la libération de leur chef pour déposer les armes. Maintenant que le chef est de retour en homme libre, j'espère qu'ils vont quitter la brousse”</i>, a-t-il espéré.

Le conflit entre les deux chefs coutumiers a éclaté au mois de décembre dernier et les affrontements s’étaient poursuivis jusqu'au mois de mars 2018.

Selon le décompte de la société civile locale, 32 personnes dont quatre militaires  étaient tuées et plusieurs villages incendiés. La population continue à vivre dans la forêt.

A Kananga et Tshikapa, les deux chefs étaient gardés en prison.

<b>Sosthène Kambidi </b>