Des appels se multiplient en faveur, mais aussi contre la marche contre la “dictature” programmée ce dimanche 25 février par le comité laïc de coordination (CLC). Le député national, Douglas Dunia Mikome, cadre du parti présidentiel PPRD, juge inopportune la démarche du CLC car, explique-t-il dans une interview ce samedi 24 février 2018 à ACTUALITE.CD, que processus électoral en cours est "irréversible". Pour le député élu de Walungu dans le Sud-Kivu, "la persistance du CLC face au refus de l'autorité publique est imprudente".
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<b>Le CLC organise dimanche 25 février une nouvelle marche pour dire non à la “dictature”. Vous êtes évidemment contre….</b>
Je suis vraiment contre parce que je n'aime pas ce qu'ils font, mais l'objet de cette marche ne tient pas debout. Il ne tient pas debout parce que nous sommes en train de préparer les élections, le processus électoral a atteint sa vitesse de croisière. Nous avons déjà le fichier électoral qui est déjà complet. Il est en train d'être toiletté et à l'allure où vont les choses, je ne vois plus ce qui peut encore empêcher les élections à part de troubles qu'on est en train d'emmener sous forme des marches pacifiques pourtant ils ne sont pas pacifiques. On est en train de chercher tout simplement à emmener une marche qui est appelée pacifique mais par la suite va créer des troubles qui vont faire en sorte que le processus électoral ne puisse pas aboutir.
<b>Par cette initiative, les organisateurs cherchent à obtenir notamment la décrispation politique, la libération de certains prisonniers politiques, obtenir du Président de la République l'engagement qu'il ne va plus se représenter...</b>
Je veux bien mais c'est depuis l'année passée que la décrispation est en cours on est en train de libérer, d'amnistier tous les jours des prisonniers qu'on appel emblématiques. Il y a deux jours, on a libéré une dizaine, et même le directeur de cabinet de l'ancien gouverneur du Katanga. Vous pensez que ce n'est pas la décrispation? Je crois que le régime est en train de faire de concession au nom du processus électoral.
<b>Pourquoi pensez-vous que les catholiques et les opposants ne peuvent pas s'exprimer alors que le droit de manifester est garantie par la constitution ?</b>
Il y a plusieurs façons de s'exprimer. On peut organiser des villes mortes, écrire des mémos. Les marches pacifiques ne se prêtent pas au moment où il y a encore des terroristes qui peuvent profiter afin de troubler l'ordre public. Moi j'ai déjà vécu des guerres chez nous dans l'Est. Je ne peux donc pas vouloir qu'on amène des troubles ici à Kinshasa, là où je vis avec mes enfants. Je veux qu'on puisse aller aux élections. Ce sont les élections qui peuvent nous donner des dirigeants légitimes.
<b>Les élections dont la tenue est incertaine ?</b>
Le gouvernement a déjà investi beaucoup d'argent jusqu'à enrôlé 46 millions des personnes, ce n'est pas petit. Je viens des vacances parlementaires, nous nous préparons aux élections. Sans les élections, le Congo ne peut prospérer.
<b>Si les organisateurs insistent sur la tenue de la marche. Qu'est-ce qui arrivera?</b>
Je les exhorte à ne pas marcher parce que ça ne sert à rien. S'ils marchent, je crois que ça ne sera pas prudent.
<b>Interview réalisée par Stanys Bujakera</b>