Nord-Kivu : 7 prisonniers morts en 3 mois dans la prison de Nyongera à Rutshuru

Sept cas de décès sont enregistrés dans la prison de Nyongera, en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), depuis novembre dernier à ce jour suite au manque de nourriture et des soins de santé.

La société civile du Nord-Kivu, qui l’a annoncé ce jeudi 8 février 2018 lors d’une conférence de presse à Goma, indique que “les prisonniers sont dans une situation catastrophique”.

“Parmi eux, il y a ceux-là qui sont innocents qui restent là-bas sans avoir été entendus par les magistrats. Ils souffrent de la maladie, de la famine et ils meurent même là-bas, les autorités ne veulent pas en parler. Depuis le mois de novembre 2017 jusqu'à nos jours, il y a déjà sept morts”, a affirmé Emmanuel Bitangalo de la thématique santé au sein des forces vives du Nord-Kivu.

“Ils vivent dans de mauvaises conditions, ils sont entassés dans des cellules comme des sardines”, a-t-il ajouté.

Ce jeudi, la chef de division de la justice au Nord-Kivu, Berthe Chekanabo, contactée par ACTUALITE.CD, a préféré ne pas commenter ce sujet.

La société lance ainsi un cri d’alarme aux partenaires du gouvernement pour aider les détenus dans différentes maisons carcérales de cette partie du pays.

“Des morts sont aussi signalés à Goma, Beni, Butembo et même Walikale. Les prisonniers sont dans des conditions très précaires. Ils manquent même de l'eau à boire. Nous demandons à tous ces partenaires qui viennent aider notre pays de penser aussi aux prisonniers ».

Au cours de la session ordinaire de mars 2017, l'assemblée provinciale du Nord-Kivu avait invité tour à tour la ministre provinciale de la Justice, Sifa Masumbuko, ainsi que la chef de division provinciale de la justice pour s'expliquer sur la mauvaise gestion des prisons au Nord-Kivu.

La prison de Rutshuru qui connait de sérieuses difficultés d’approvisionnement en vivres et a eu capacité d’accueillir 300 détenus.

“Les moyens pour le ravitaillement de la prison en nourriture arrive entre les mains de la chef de division qui est à Goma. Nous ne connaissons même pas combien elle reçoit pour le compte de la prison de Rutshuru, elle envoie parfois 3 sacs de haricot et 3 sacs de maïs mais quant à vous dire combien elle reçoit de Kinshasa, c’est un mystère”, avait déclaré à ACTUALITE.CD en septembre dernier l'administrateur du territoire de Rutshuru, Justin Mukanya.

<b>Jonathan Kombi</b>