La CIRGL conclut qu’il n’y a pas eu violations des droits de l’homme dans la mine de Bisie (Nord-Kivu)

Le coordonnateur national du mécanisme de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), Kakese Vinalu a effectué la semaine dernière une mission à Walikale (Nord-Kivu) pour s'enquérir des allégations faisant état des violations des droits de l’homme dans la mine de Bisie.

Selon M. Kakese, son bureau avait reçu plusieurs rapports notamment sur “des gens qui seraient brûlés vifs lors de l'opération de délocalisation des creuseurs artisanaux. Il nous a même été dit qu'il y a eu des arrestations arbitraires et que d'autres personnes brutalisées ont été  transférées  jusqu'à Goma, les atteintes aux droits de l'homme et l'utilisation des enfants”.

Fin décembre, environ 1000 creuseurs artisanaux ont été délocalisés de la mine de Bisie vers d’autres sites miniers pour permettre à Alphamin Bisie Mining SA, une firme américaine d’y industrialiser ses activités.

“On a voulu venir voir de nous-même et apprécier entre les rapports qu'on reçoit et la réalité du terrain”, a dit le coordonnateur national du mécanisme de la CIRGL qui qualifie de “mensonges” les rapports lui parvenu.

“On a eu à confronter des avis des uns et des autres. Et pour chaque cas, on a eu des précisions. Mais tout ça c'est faux. On a eu beaucoup des témoignages. Nous avons parlé avec toutes les personnes concernées et nous connaissons la vérité”, témoigne Kakese Vinalu.

Certains acteurs de la société civile du Nord-Kivu continuent pourtant à soutenir qu’il y a eu violations des droits des creuseurs artisanaux “déguerpis” du site minier en faveur d’Alphamin.

La visite de Kakese Vinalu à Walikale donne désormais à la firme américaine la chance de recevoir les “certificats” de la CIRGL en matière d’exploitation minière dans la région.

“Nous sommes très satisfait de l'objectivité et de l'engagement du coordonnateur national du mécanisme de la CIRGL en RDC. La CIRGL va nous accorder des certificats  d'exportation quand nous serons en mesure en 2019 de doubler l'exportation d'étain de ce pays”, s’est réjoui Richard Robinson, directeur général d’Alphamin.

La société dit avoir investi 250 millions de dollars dans la construction de la mine souterraine industrielle à Walikale. Un projet qui permettra notamment à la RDC de doubler l’exportation de cassitérite d’ici 2019, selon les autorités qui indiquent que la RDC exporte actuellement 9 600 tonnes métriques de cassitérite et devra atteindre le taux d’exportation de 10 000 par an.

<b>Jonathan Kombi</b>