Nord Kivu : 250 millions $ pour industrialiser la mine de Bisie

Alphamin investit 250 millions de dollars dans la construction de la mine souterraine à Walikale. Un projet qui permettra notamment à la RDC de doubler l’exportation de cassitérite.

Les creuseurs artisanaux ont cessé toute activité depuis décembre dernier sur le site minier de Bisie, en territoire de Walikale (Nord-Kivu), après un moratoire de six mois de la part des autorités pour l’implantation d’une mine industrielle de production d’étain par Alphamin Bisie Mining SA, une firme américaine, partenaire de l’Afrique du Sud.

Comme on avait donné une période moratoire au cours de laquelle ils devraient migrer, ils ont compris que c'était à la fois la fin de l'exploitation artisanale à Bisie, même ceux qui étaient agriculteurs, transporteurs, commerçants et autres, s'étaient fait enregistrer. On peut estimer à 700 le nombre de ceux qui étaient des creuseurs artisanaux”, a déclaré Anselme Kitakya, ministre provincial des Mines au Nord-Kivu.

La RDC qui exporte actuellement 9 600 tonnes métriques de cassitérite atteindra le taux d’exportation de 10 000 par an. Parmi les mineurs artisanaux, 50 ont été, selon le ministre provincial des Mines, recrutés et travaillent dans l’équipe d’Alphamin Bisie Mining. “Ils ont eu à migrer vers les sites viabilisés. Nous sommes en cours de viabilisation du site de Kalay Boeing, qui est très proche du site d’Alphamin où 50 creseurs parmi 1055 ont décidé d'aller pour ainsi continuer l'exploitation artisanale. 50 d'entre eux ont intégré la Société Alpha Bisie Mining comme agents”. Cette délocalisation avait pourtant été contestée par certains notables du territoire de Walikale suite au “caractère contraignant” de l’opération de la part des autorités qui avaient accusé une certaine “impréparation”. Le président de la société civile du Nord-Kivu, Thomas d’Acquin Muhiti, avait, pour sa part, affirmé la nécessité de permettre à Alphamin d’exercer ses activités sur la mine de Bisie pour “l’intérêt” des fils et filles de Walikale, en particulier, et de tout le Nord Kivu, en général. "Pour l'instant, plus de 800 (Ndlr: creseurs) ont accepté d'aller vers leurs lieux d'origine. Je dois souligner que de tous ceux qui se sont fait enregistrer, il y a eu environ 20% qui étaient de Walikale, un peu plus de 40% étaient du Sud-Kivu et d'autres de l'ancienne Province Orientale", affirme le ministre. Dans sa première phase de production estimée à 12 ans, Alphamin paiera autour de 850 millions de dollars en termes des taxes et redevances aux gouvernements provincial et central.

Jonathan Kombi