RDC : Manifestation des ex-rebelles sud-soudanais près de Goma

Les ex-rebelles sud-soudanais cantonnés près de la base de la MONUSCO à Munigi, au Nord de Goma en territoire de Nyiragongo (Nord-Kivu) ont manifesté dans la matinée de ce mercredi 31 janvier 2018. Ils réclament leur rapatriement dans leur pays d’origine.

Selon les sources locales contactées par ACTUALITE.CD, les anciens combattants de l’ex-vice président du Soudan du Sud, Riek Machar ont érigé des barricades sur la route Goma-Rutshuru empêchant ainsi tout trafic.

<i>«Ils viennent de caillasser des véhicules des particuliers et ceux de la MONUSCO. Ils disent aussi qu’il y en a certains parmi eux qui ont été amenés vers une destination inconnue par des Sénégalais. Ils veulent retourner chez eux mais doutent qu’ils ne soient amenés vers d’autres destinations que leur pays»,</i> témoigne Faustin Zabayo, président du conseil territorial de la jeunesse de Nyiragongo.

La Police Nationale Congolaise (PNC) est intervenue à coups des gaz lacrymogènes pour calmer les manifestants. Le trafic a ainsi repris sur l’axe routier mais la grogne monte au sein de ces ex combattants étrangers.

<i>«Maintenant c’est calme sur la route mais c’est à l’intérieur du camp où on signale des bruits. C’est depuis 2h du matin qu’ils se sont soulevés. Ils réclament le retour dans leur pays d’origine. Et c’est depuis longtemps que ces gens veulent rentrer chez eux. On ne sait pas si la machine bloque à quel niveau. Nous sommes de ceux-là qui pensent qu’ils ont traîné ici. Il faut qu’ils rentrent chez eux parce que leur présence inquiète notre population. Ils commencent à sortir comme ils veulent et nous craignons le pire »,</i> témoigne Paul Murairi, chef ad intérim de la chefferie de Bukumu dans le Nyiragongo.

Ces ex-rebelles sud soudanais sont accusés depuis un certain temps par la société civile locale d’être à la base de certains cas de banditisme perpétrés contre la population.

<i>«Ils sont en train de violer les femmes d’autrui ici à côté. Ils commettent beaucoup de bévues. Qu’ils rentrent chez eux »,</i> ajoute Faustin Zabayo.

C’est depuis avril 2017 que la MONUSCO avait débuté l'opération de délocalisation de ces ex-rebelles sud soudanais du Nord-Kivu. La cérémonie avait  été présidée par le vice ministre congolais de la défense.

C'était en présence de l'ambassadrice du Sud Soudan en RDC, des représentants de la MONUSCO et de la CIRGL. La première vague des rapatriés  était  constituée de 8 sud-soudanais sur plus de 500 campés à Munigi.

<b>Jonathan Kombi</b>