Entre émotion et inquiétude, l’UDPS se prépare à commémorer l’an 1 de la disparition de Tshisekedi

<span style="font-weight: 400;">1er février 2017-1er février 2018, ça fera un an, jour pour jour, depuis le décès brusque d’Etienne Tshisekedi, à Bruxelles. A Kinshasa, l’UDPS s’organise. Le parti prévoit plusieurs activités dont une messe. Une commémoration qui représente plus qu’un simple anniversaire pour plusieurs combattants.</span>

<i><span style="font-weight: 400;">Reportage.</span></i>

<span style="font-weight: 400;">Dans cette ville qui vibre au rythme d’un pas moins intéressant V.Club-DCMP, ils sont une centaine à se rendre à la permanence de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social), ce dimanche 28 février. Jeunes, vieux, femmes et hommes, assis à même le sol à 16 heures, ils sont venus notamment s’enquérir du programme de la commémoration de l’an un de la disparition d’Etienne Tshisekedi, leur leader. Têtes coiffées des chapeaux appelés « monyere », les doigts en l’air en forme de V de la victoire, ils écoutent religieusement, tour à tour, Augustin Kabuya et Jean-Marc Kabund, respectivement porte-parole et secrétaire général du parti.</span>

<span style="font-weight: 400;">Parmi les militants, il y a Yvon, 63 ans, il est combattant depuis 1990.</span>

<i><span style="font-weight: 400;">« Quand j’ai appris la mort du président, je n’en revenais pas. J’en étais malade. Il faisait presque partie de ma vie. Je n’avais pas mangé pendant deux jours. Il représentait beaucoup pour moi et pour ce pays »,</span></i><span style="font-weight: 400;"> raconte-t-il les yeux perdus dans le grand portrait d’Etienne Tshisekedi qui s’élève sur un mur du quartier général du parti.</span>

<span style="font-weight: 400;">A côté de lui, Françoise, 47 ans, combattante depuis 12 ans. Quand elle parle de l’UDPS, on dirait d’une religion ou d’une armée.</span>

<i><span style="font-weight: 400;">« Je me suis convertie au combat influencée par mon grand-frère. Depuis, je ne rate pas l’occasion de venir ici et de participer aux différentes marches. Et c’était important de venir aujourd’hui ici »</span></i><span style="font-weight: 400;">.</span>

<span style="font-weight: 400;">A quelques pas de Françoise, Papy, 22 ans, étudiant à l’Institut Supérieur des Techniques Appliquées (ISTA).</span>

<i><span style="font-weight: 400;">« Où est-ce je peux me retrouver si ce n’est pas ici ? On veut le changement. On se sent perdus, mais on ne veut pas perdre l’espoir. Cela fait deux ans que je suis membres de l’UDPS et je pense que c’est chez moi ici »</span></i><span style="font-weight: 400;">.</span>

<img class="alignnone size-full wp-image-33435" src="https://actualite.cd/wp-content/uploads/2018/01/IMG-20180128-WA0011.jpg…; alt="" width="1080" height="810" />

<span style="font-weight: 400;">S’ils se sentent encore « combattants » ou mieux tshisekedistes, un an après la mort de leur leader, certains sont quand-même inquiets de l’avenir du parti.</span>

<i><span style="font-weight: 400;">« Vous savez à l’UDPS, on n’a traversé plusieurs crises, mais le vieux était là. Il symbolisait tout pour le parti. Maintenant, il n’est pas là. Nous devons faire avec, mais ce ne sera pas facile. Il n’y aura jamais deux Tshisekedi ».</span></i>

<span style="font-weight: 400;">Pour sa part, Françoise, qui clame son soutien à l’actuel directoire du parti, redoute tout de même les attaques de ce qu’elle appelle </span><i><span style="font-weight: 400;">« ennemis de l’UDPS ».</span></i>

<i><span style="font-weight: 400;">« Avant les ennemis de l’UDPS étaient seulement au pouvoir. Aujourd’hui, même ceux qui mangeaient avec nous cherchent à nous détruire. Certains parlaient à l’oreille du président. Aujourd’hui, ils nous combattent. Regardez cette histoire des statuts. C’est grave ! Ils ne nous laisserons pas en paix. J’espère que nos dirigeants actuels sont conscients du danger ».</span></i>

<span style="font-weight: 400;">De son côté, Papy, souhaite une trêve le temps du deuil avant de retrouver le « combat ».</span>

<i><span style="font-weight: 400;">« Le 1</span></i><i><span style="font-weight: 400;">er</span></i><i><span style="font-weight: 400;"> février, nous ne voulons que célébrer notre leader. Comme on ne sait pas l’enterrer, on veut l’honorer. Le combat, c’est après ».</span></i>

<span style="font-weight: 400;">Après plus d’une heure à écouter Augustin Kabuya et Jean-Marc Kabund, Yvon, Françoise, Papy et les autres combattants quittent la permanence de leur parti. Rendez-vous le jeudi 1</span><span style="font-weight: 400;">er</span><span style="font-weight: 400;"> février, d’abord pour participer à la visite guidée du bureau d’Etienne Tshisekedi et, ensuite, pour la messe qui sera dite à la cathédrale Notre Dame du Congo.</span>

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