Élections en RDC : 5 sénateurs américains écrivent à Kabila pour exiger des garanties

Dans une lettre adressée à Joseph Kabila, cinq sénateurs américains demandent à leur tour des garanties de la tenue effective des élections à la date arrêtée par la CENI (Commission électorale nationale indépendante) et appellent le président congolais à déclarer publiquement qu’il ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle.

Appuyant les déclarations du Conseil de sécurité, de l’Union Africaine et très récemment de l’Eglise catholique sur l’exigence de tenir les élections à la date indiquée, les sénateurs américains exigent des garanties claires sur le fait que le gouvernement ainsi que la CENI, travaillent dans la mise en œuvre réelle du calendrier électoral et ne tentent d'aucune manière de trouver des raisons à un nouveau report.

<i>“Nous souhaitons maintenant des garanties que la Commission électorale nationale indépendante congolaise (CENI) et le gouvernement de la RDC mettent en œuvre le calendrier et n’entreprennent aucune action qui retarde davantage les élections. À cette fin, nous veillerons à ce que le gouvernement prenne des mesures nécessaires pour soutenir le calendrier de la CENI, en fournissant des ressources adéquates, en assurant la transparence et la reddition de comptes pour ces ressources et en adoptant les lois électorales nécessaires”, </i>lit-on.

La nature et la qualité de ces élections ne sont pas des facteurs négligeables pour ces sénateurs qui insistent sur le fait que, non seulement elles doivent se tenir, mais qu’elles doivent également répondre aux critères de liberté et de transparence.

<i>“Nous croyons que ce calendrier permettra de s'assurer que les élections auront lieu avant la fin du mois de décembre 2018 et qu'elles seront libres et équitables”, </i>ont-ils souligné.

La révision de la constitution pour garantir un mandat de plus au président sortant serait “<em>contre-productif</em>”, disent ces sénateurs. Ils insistent sur le fait que Joseph Kabila devrait exprimer publiquement son engagement à ne pas y recourir.

<i>“Tout effort visant à modifier la constitution ou à modifier les limites du mandat présidentiel serait contre-productif. Les représentants de votre gouvernement continuent d'insister sur le fait que vous vous engagez à réaliser ces élections et que vous n'avez pas l'intention de servir au-delà des deux termes prescrits par votre constitution. Nous vous demandons de faire une déclaration publique à cet effet”, </i>ont-ils insisté.

Outre les questions liées à la décrispation politique, notamment la libération des prisonniers politiques, l'arrêt des répressions des manifestations publiques serait le signe de l’engagement à œuvrer dans le sens de la promotion de la démocratie en RDC.

<i>“Nous croyons qu'il est nécessaire de prendre les mesures nécessaires pour respecter les critères de la CENI, libérer les prisonniers politiques et ouvrir un espace politique pour démontrer votre engagement envers la démocratie et le bien-être des hommes, des femmes et des enfants congolais”, </i>ont-ils plaidé.

Conformément au calendrier de la CENI, ces membres du Congrès américain exigent le respect du chronogramme avec des dates bien précises :
<ul>
<li>Avant le 7 avril : publication des listes des électeurs par district</li>
<li> D’ici le 8 mai 2018 : promulgation de la loi sur la répartition des sièges</li>
<li>D'ici le 23 juin : la convocation du corps électoral</li>
<li> D’ici le 19 septembre : publication de la liste des candidats</li>
<li></li>
<li> D’ici le 23 décembre : Tenue des élections présidentielle, parlementaires et provinciales</li>
<li></li>
<li></li>
</ul>
Le 3 octobre dernier, des sénateurs républicains avaient écrit au président Trump pour lui demander d’adopter des mesures nécessaires pour exiger la mise en œuvre de l’accord de Saint-sylvestre et le départ de Joseph Kabila. Parmi ces membres du Congrès, Edward Markey, Cory Booker et Christopher Coons sont signataires de la lettre adressée à Joseph Kabila.

<b>Jacques Kini </b>

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