Mbikayi : "Si on autorise la marche des chrétiens catholiques, la coalition de l'opposition au gouvernement marchera pour soutenir le processus électoral"

Steve Mbikayi, ministre de l'Enseignement supérieur et universitaire, affirme que la coalition de l'opposition prenant part au gouvernement marcherait au cas où le gouverneur de la ville de Kinshasa autorise la marche prévue ce 31 décembre 2017 par le Comité laïc de coordination de l'église catholique. Dans une interview ce vendredi 29 décembre à ACTUALITE.CD, le président du Parti Travailliste juge inopportune l'initiative des fidèles catholiques car, dit-il, l'application de l’accord du 31 décembre est effective.

<b>La marche du 31 décembre à l'initiative des chrétiens catholiques est largement soutenue par les différentes associations et partis de l'opposition, quelle est votre crainte?</b>

En principe dans une démocratie, on ne peut pas avoir peur d'une marche. Elle est une expression démocratique, un message qu'on envoie aux dirigeants mais il faut respecter la procédure en la matière. Si l'Hôtel de Ville donne son accord pour une marche, il faudrait qu'elle soit encadrée. Le mal serait d'aller en bras de fer avec les forces de l'ordre. Même si la marche est une expression démocratique, cela me semble inopportune dans la mesure où les raisons avancées ne sont pas justes. Ça sent une manipulation extérieure. Nous sommes dans un processus électoral, il y a la loi qui a été votée, le calendrier a été publié alors je me demande qu'est-ce qu'on va obtenir avec cette marche parce que l'accord du 31 décembre est en application. Les raisons pour lesquelles la marche est appelée sont louches. Si l'Hôtel de Ville autorise cette marche, nous aussi, la coalition de l'opposition au gouvernement nous allons nous organiser pour marcher afin de soutenir le processus électoral.

<b>Si l'accord du 31 décembre était mis en œuvre, on devait avoir les élections en décembre 2017...</b>

Les élections devraient être organisées en décembre 2017, nous tous qui étions négociateurs à la Cenco étions convaincus que ce n'était pas possible. Et que pour apaiser la population, il fallait mettre cette date. Voilà pourquoi on s'était mis d'accord pour laisser cette ouverture. Une ouverture qui disait toutefois s'il n'est pas fait, il faut que le CNSA, le gouvernement et la CENI se réunissent pour évaluer et fixer une nouvelle date. C'est ce qui a été fait. L'accord est appliqué.

<b>L'accord est appliqué mais sans la décrispation politique. N’est-ce pas que la crise est profonde ?</b>

Avez-vous appris qu'il y a un acteur politique qui a voulu rentrer au pays et le pouvoir a dit non ? Il ne faut pas se dire opposant et avoir peur de rentrer au pays parce qu'on va t'arrêter. Vous aviez vu Étienne Tshisekedi hésiter de rentrer au pays par peur d'être arrêté ? Souvenez-vous de 1988 quand Étienne avait tenu des conférences sulfureuses contre Mobutu. A l'époque, Mobutu était un lion, Étienne était venu à Kinshasa. Ils ne sont pas des opposants, ils sont peureux.

<b>On vous accuse d'avoir précipité les vacances dans les universités pour des raisons politiques ?</b>

C'est mon devoir de protéger les enfants.

<b>Interview réalisée par Stanys Bujakera</b>