La FIDH demande à la CPI d’ouvrir une enquête sur les violences dans le Grand Kasaï

La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) demande à la Cour Pénale Internationale (CPI) d’ouvrir une enquête sur « les crimes internationaux commis dans les provinces du Kasaï depuis août 2016, face au manque de volonté et de capacité des autorités congolaises à effectivement enquêter et poursuivre leurs auteurs ».

Dans son rapport publié le 20 décembre, la FIDH explique que les faits et témoignages en sa possession démontrent que dans le territoire de Kamonia, par exmple, des crimes contre l’humanité ont été commis.

<em>« De multiples attaques ont affecté des milliers de civils sur une large étendue de ce territoire durant près de six mois. Ces attaques visaient principalement les populations civiles, en particulier celles se réclamant de l’ethnie Luba. Ces attaques semblent avoir été perpétrées dans le cadre d’opérations militaires, compte tenu de l’implication des éléments des forces armées nationales dans la perpétration des crimes relatés. Les victimes ne sont pas collatérales. Les témoignages récoltés montrent que les forces de défense et de sécurité, principalement les forces armées, et la milice Bana Mura ont attaqué sans distinction (mis à part le critère ethnique) et exécuté des civils, y compris au moyen d’armes lourdes. Ces attaques auraient, par ailleurs, revêtu un caractère systématique. Elles ont en effet été planifiées, lors de réunions organisées par les FARDC et/ou d’autres agents des services de sécurité et/ou des représentants des autorités administratives locales ainsi que parfois de représentants politiques affiliés à la Majorité présidentielle, laissant entendre la poursuite d’une politique. Si ces éléments sont confirmés, les actes pourraient relever des crimes contre l’humanité suivants, tels que définis dans le Statut de la CPI »,</em> dit cette plateforme qui regroupe 178 organisations à travers le monde.

La FIDH ajoute que les autorités congolaises n’ont pour l’heure enclenché aucune enquête effective, indépendante et impartiale permettant de faire la lumière sur les circonstances de ces crimes, ni d’en identifier et de poursuivre en justice leurs auteurs et responsables.

L’organisation appelle, par ailleurs, le gouvernement congolais à exclure toute amnistie pour les auteurs et responsables de violations graves des droits humains et du droit international humanitaire, commises dans les Kasaï.

Au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, la FIDH demande, dans le cas où la situation des droits humains continuerait à se détériorer, de recommander à l’Assemblée générale des Nations unies de considérer la suspension des droits de la RDC de siéger en tant que membre du Conseil des droits de l’Homme.

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