Dans une interview accordée à ACTUALITE.CD, Steve Mbikayi, ministre de l'Enseignement supérieur et président du Parti Travailliste (PT) s’inscrit en faux contre les manifestations organisées par une partie de l'opposition, ainsi que les organisations de la société civile, dont l’église catholique. Le ministre, jugeant que les marches et les villes mortes soient “périmées”, soutient que son parti est pressé d’aller aux élections et toute action contre le calendrier publié par la CENI serait de nature à retarder les choses.
<b>Pourquoi dites-vous que les villes mortes et les marches sont périmées ?</b>
Aujourd'hui j’ai appelé nos présidents de cellules de Kinshasa pour prouver qu'ils n'ont pas peur parce qu'il y a marche. Nous pensons que nous devons combattre aujourd'hui l'anarchie, c'est cela notre message d'aujourd'hui : combattre l'anarchie, soutenir la démocratie. En démocratie, on prend le pouvoir par des élections. Il y a eu un calendrier qui a été publié, une loi électorale votée à l'Assemblée nationale. On ne voit plus pourquoi il faut marcher, faire sonner des cloches à l'église. Nous avons dit à nos militants d'aller dire à la population que d'ici décembre, nous n'avons pas besoin des cloches, des bruits, parce que nous sommes là pour soutenir la démocratie et non déranger la quiétude des gens la nuit. Ce n'est pas normal.
<b>Le calendrier publié par la Ceni entrevoit les élections en décembre 2018, Ce n’est pas ce que dit pas l'accord du 31 décembre qui veut que les élections soient organisés en décembre 2017 ?</b>
L'accord du 31 décembre a prévu une prolongation, Moi, j’étais signataire de cet accord. Ça était dit que s'il n'y a pas élection en décembre 2017, la Ceni, le gouvernement et le CNSA vont s'entendre pour la date des élections et ils se sont entendus pour décembre 2018. Il n'y a plus besoin de créer des troubles dans le pays. Voilà la position du Parti Travailliste ( PT ) qui dit non à cette anarchie et soutient la démocratie. Pas question d'une transition sans Kabila puisque s'il y a transition, cela va encore pousser les élections. On est pressé d'aller vers les élections. Voilà ce qu'il faut! Nous, nous ferons des alliances des gagnants. On va avoir un candidat Président de la République qui va gagner. Voilà pourquoi nous sommes pressé d'aller vers les élections.
<b>Vous évoquée tout le temps démocratie dans vos discours alors que les initiatives de l'opposition, villes mortes et marches sont réprimées?</b>
Les marches sont l'expression de la démocratie. Ce n'est pas mal, mais il faut un sens, il faut des raisons valables. On ne va pas marcher pour les élections alors qu'il y a déjà un calendrier électoral publié. Nous pensons que cette fois-ci, nous allons prêché au peuple de ne plus aller dans ce sens.
<b>Ils estiment que le calendrier n'est pas réaliste et que rien ne rassure qu'il sera respecté...</b>
C'est leur droit, c'est la démocratie. Nous aussi, nous avons droit de soutenir le calendrier.
<b>Parce que vous êtes au gouvernement ?</b>
Entant que membre, je ne pas peux pas combattre mon propre gouvernement. Ça n'a pas de sens.
<b>La loi électorale est passée, mais avec des divergences au sein du gouvernement ?</b>
La loi a été votée. Tout ce qu’il y a eu au début n'a plus de sens. L'homme politique doit être capable de s'adapter pour faire face à ce seuil d'un pourcent par des alliances. Nous allons faire des alliances avec les gens qui pèsent. Pour le moment, nous ne sommes pas en mesure d'aller seuls. Cette loi a comme avantage d'assainir la scène politique congolaise. Donc, nous sommes obligés d'aller ensemble.
<strong>Stanys Bujakera</strong>