RDC: Le M23 dénonce la démission des garants de l’accord de Nairobi

L’ancien mouvement rebelle du 23 Mars (M23) dénonce les rapatriements "irréguliers" de ses combattants par le Gouvernement congolais et la "démission" des garants (CIRGL – SADC- ONU) des déclarations de Nairobi.

Signés en Décembre 2013 dans la capitale Kenyane entre la RDC et le mouvement rebelle défait en 2013 par l’armée congolaise appuyée par la brigade de la MONUSCO ; ces accords consacrent notamment pour le M23 la fin de ses activités militaires et l’adoption par le gouvernement d’une loi d’amnistie générale en faveur des ex-combattants ainsi que leur rapatriement et réinsertion sociale.

<em>"Nous estimons que la démission des garants de leur rôle de veiller au respect des déclarations sert de brèche au gouvernement de la RDC de se dérober de ses engagements",</em> a écrit le M23 dans une correspondance datée du 7 Décembre, laquelle est adressée aux présidents Dennis Sassou Nguesso et Jacob Zuma, respectivement présidents en exercice de la CIRGL et de la SADC.

Dans le document consulté par Actualite.cd, Désiré Rwigema coordonnateur du M23 et signataire de la correspondance dénonce également les "abus" de Kinshasa contre les ex-combattants et regrette qu’ils "n’ont jamais été condamnés par les garants".

S’agissant du rapport accablant de Human Rights Watch (HRW) accusant le gouvernement d’avoir recruté des ex-combattants pour réprimer les manifestations de l’Opposition et de la société civile contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, l’ex mouvement rebelle affirme l’avoir lu avec "consternation".

Or ce rapport est "simplement ridicule" a réagi jeudi dernier la ministre des droits humains, Marie-Ange Mushobekwa affirmant y avoir ressenti la "haine" et la "rage" de Madame Ida Swayer (Responsable de HRW en Afrique centrale) envers et contre les autorités de la RDC pour "des raisons qui lui sont propres".

Mercredi, la MONUSCO avait qualifié d’"extrêmement graves" les révélations contenues dans ce rapport, demandant l'ouverture d'une enquête pour "faire la lumière" sur ces accusations.

HRW affirme, dans son rapport, que les ex-rebelles recrutés ont intégré les rangs de la police, de l'armée, de la Garde républicaine ou du détachement de la sécurité présidentielle, après avoir reçu des uniformes "neufs et des armes".

Ils ont été "renvoyés en Ouganda et au Rwanda entre fin décembre 2016 et début du janvier 2017. Beaucoup ont été à nouveau conduits en RDC entre mai et juillet et ont été envoyés à Kisangani (Nord-est)" affirme l'ONG.