RDC-Kasaï : Les violences ont laissé la place à une des pires crises humanitaires actuelles (MSF)

Dans le Grand Kasaï, les violences ont laissé la place à une des pires crises humanitaires actuelles, constate l’organisation médicale humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) qui intervient  dans les provinces du Kasaï et du Kasaï Central.

<em>« Dans la province du Kasaï, Médecins Sans Frontières (MSF) appuie un hôpital et trois centres de santé dans la ville de Tshikapa, capitale de la province, </em><em>et a mis en place une dizaine de centres nutritionnels thérapeutiques dans les zones rurales</em><em>. Entre juin et septembre 2017, plus de 200 interventions chirurgicales et 5.000 consultations pédiatriques ont été réalisées, 155 personnes ont été traitées pour des blessures liées aux tensions et combats, et 30 victimes de violences sexuelles ont été soignées par le personnel MSF. </em><em>Près de 1.000 enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë ou sévère ont été soignés par MSF, entre juin et septembre derniers, dans les centres nutritionnels de Tshikapa et dans les zones rurales environnantes »,</em> rapporte l’ONG.

MSF constate également que les violences ont également un impact sur le système sanitaire de la région.

<em>« La moitié des centres (de santé, Ndlr.) que nous avons visités ces trois derniers mois ont été pillés, brûlés ou détruits »,</em> explique Gabriel Sanchez, responsable des programmes MSF en RDC. <em>« Ils reprennent lentement leurs activités mais manquent désespérément de personnel qualifié, de médicaments et de matériel. »</em> Les équipes mobiles MSF se rendent dans les villages, dans des zones rurales pour traiter les gens ayant besoin de soins médicaux, en particulier, les enfants malnutris, et pour réapprovisionner les centres de santé en médicaments et matériel médical.

<em>« Lorsque l'accès aux soins médicaux est compromis à cause des violences, MSF intervient pour offrir son support à la  population qui a besoin d'une assistance médicale, sans distinction de sexe, de religion ou d'appartenance politique. Les besoins humanitaires sont énormes dans cette région et nous  adressons notre action aux populations les plus vulnérables, aux personnes qui se trouvent en détresse, qui n’ont pas accès aux structures sanitaires et aux soins primaires »,</em> explique  Emmanuel  Lampaert, chef de mission MSF. Ce n’est pas la première fois que MSF intervient dans les Kasaï. L’organisation a travaillé dans la région du Grand Kasaï à différents moments, par exemple en réaction aux épidémies Ebola, à Kampungi, en 2007 et 2008, pour apporter une aide aux travailleurs migrants expulsés d’Angola, en 2007, ou gérer plusieurs campagnes de vaccination d’urgence.

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