<span style="font-weight: 400;">Il y a 24 heures, elle était une parfaite inconnue. Maintenant, elle est une véritable attraction sur les réseaux sociaux en RDC. Elle a 15 ans. Elle est en 3ème des humanités. Elle habite Idjwi Sud, cette petite île aussi belle que rebelote de la province du Sud-Kivu. Elle a été là. Là, dans la foule quand la police est venue « ramasser » les militants qui manifestaient pour rejeter le calendrier électoral de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et demander la démission de Joseph Kabila. Elle savait ce qui se passait. Elle était informée. Elle qui vit aux rythmes des revendications depuis près d’une année. Elle dont le père, Claude Yalala, milite activement au sein de la LUCHA, voilà une année.</span>
<i><span style="font-weight: 400;">« Elle était là dans la foule. Je l’ai vue venir vers les policiers. Elle était en colère. Elle a d’abord demandé la libération des personnes qui étaient arrêtées dont son père. Face au refus des policiers, elle a demandé ensuite qu’on l’emmène aussi »,</span></i><span style="font-weight: 400;"> a dit à ACTUALITE.CD le militant Zaza, témoin de la scène.</span>
<span style="font-weight: 400;">Selon les témoins, la petite Yalala a été détenue de 11 heures à 14 heures. Son père, lui, a passé la nuit en détention et n’a été libéré que ce matin, mais sans son téléphone.</span>
<span style="font-weight: 400;">Avant Yalala, une autre jeune femme s’était faite remarquer. Beaucoup l’ont surnommée Jeanne d’Arc congolaise. Elle s’appelait Rebecca Kavugho, militante de la LUCHA. Elle et ses compagnons avaient été arrêtés le 16 février 2016 et condamnés à six mois de prison pour « incitation à la désobéissance ». Libérés le 26 juillet 2016 de la prison de Munzenze, à Goma, à la faveur d’une grâce présidentielle alors qu’il leur restait moins d’un mois à purger, ils avaient refusé la grâce présidentielle par solidarité envers d’autres personnes détenues injustement. Ils avaient finalement été expulsés de force de la prison.</span>
<i><span style="font-weight: 400;">« J’ai déjà entendu parler d’elle. Elle participe aux réunions à Idjwi. C’est une congolaise. C’est une citoyenne qui se révolte. Les menottes, c’est la honte. Je suis choquée de voir que même les mineurs commencent à s’impliquer. C’est l’état du pays. Personnellement, je l’encourage, bien que j’aurai souhaité qu’elle attende d’avoir 18 ans »,</span></i><span style="font-weight: 400;"> a dit à ACTUALITE.CD Rebecca Kavugho.</span>
<span style="font-weight: 400;">Après sa libération, la petite Yalala s’est confiée à Zaza.</span>
<i><span style="font-weight: 400;">« Je suis prête à me battre pour mon pays. Pourquoi vous ne m'acceptez pas dans le mouvement ? Je veux être avec vous »,</span></i><span style="font-weight: 400;"> a rapporté le militant à ACTUALITE.CD</span>
<span style="font-weight: 400;">Interrogé, le porte-parole de la Police, le colonel Pierrot Mwanamputu, ne reconnaît pas que Yalala ait été interpellée.</span>
<i><span style="font-weight: 400;">« Notre chargé de communication au Sud-Kivu nous informe que pour la journée d'hier 12 militants du mouvement S'EN EST TROP ont été arrêtés par la police et transmis au cachot de la chefferie. C'est lors de la marche organisée par ledit mouvement pour réclamer la tenue dans le bref délai des élections en RDC. Il n'y avait pas de militantes surtout pas de mineures ». </span></i><span style="font-weight: 400;">A la question de savoir comment il explique cette photo, l’officier de police botte en touche :</span>
<i><span style="font-weight: 400;">« Vous poserez la question auprès de ceux qui vous ont envoyé cette image. A eux de répondre à cette question ». </span></i>