Au-delà des positions politiques divergentes après la rencontre, vendredi 27 octobre à Kinshasa, entre l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Nikki Haley, et l’opposition politique congolaise, une question taraude les esprits : vers une nouvelle coalition entre le Rassemblement de Félix Tshisekedi et l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) de Vital Kamerhe ?
La question mérite d’être posée après les derniers épisodes du feuilleton politique congolais caractérisés notamment par les tentatives de Vital Kamerhe de s’unir une nouvelle fois avec son ancien allié politique.
Même si au sein du Rassemblement une grande partie de l’opinion grince encore les dents à l’idée d’un rapprochement avec l’UNC, la rencontre vendredi dernier de l’opposition avec l’émissaire de la Maison Blanche en RDC lève une partie du voile sur une probable union des forces politiques déterminées à obtenir le départ du président Kabila aussi vite que cela se peut ou le 31 décembre au plus tard.
«<i>Ils ont tous répondu à l’unisson à l’appel de l’ambassadrice américaine auprès de l’Onu. Ce qui prouve qu’une coalition demeure le seul moyen pour l’opposition congolaise d’atteindre son objectif. L’union fait la force, comme on dit</i>», commente un analyste politique.
<b>Kamerhe et sa « rédemption »</b>
Conscient de la méfiance qu’il a suscitée dans l’opinion à cause de ses nombreux retournements de veste chaque fois que l’occasion s’est présentée, Vital Kamerhe tente le tout pour le tout dans le but de redorer son blason. Le président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) multiplie ce dernier temps des actes d’hostilité à l’encontre de Joseph Kabila. Sûrement une réponse après avoir été ignoré par le pouvoir à qui il a beau fait les yeux doux depuis le dialogue de la Cité de l’Union africaine.
De nombreux observateurs s’accordent à dire qu’il s’agit pour Kamerhe d’une manifestation de frustration, d’abord, pour avoir loupé la primature issue de l’accord du 18 octobre 2016, mais aussi après la désignation de Joseph Olenghankoy à la tête du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA) de la Cenco, un des postes-clé de l’actuelle période transitoire auquel Kamerhe aspirait jusqu'au bout.
Face aux données en présence, le président de l’UNC n’aurait plus, selon l’opinion, d’autre choix que de se racheter en rejoignant ses anciens compagnons de lutte, en sachant que ces derniers jouissent encore d’un large soutien de la population hostile au président Kabila.
Lundi dernier, Vital Kamerhe a, par surprise, décidé de retirer les membres de son parti du gouvernement conduit par Bruno Tshibala. Cette offensive sonne comme la dernière phase de rupture entre l’UNC et le pouvoir. Elle semble traduire la détermination de cette troisième force politique congolaise à se réunir une nouvelle fois avec le Rassemblement pour combattre Joseph Kabila.
La récente rencontre avec la diplomate américaine, Nikki Haley, a vu les principales figures de l’opposition congolaise s'asseoir à nouveau autour d’une même table. Parfaite illustration d’une nouvelle coalition qui devient de plus en plus plausible.
<strong>Will Cleas Nlemvo</strong>