RDC - Conseil des droits de l'homme de l'ONU : entre contestations et lobbying

 

Au bout du fil dans la matinée de ce dimanche 15 octore, Marie-Ange Mushobekwa, ministre des Droits humains, en séjour depuis une semaine à New York, semble confiante et optimiste : « <em>Les pays africains, certains pays d'Amérique du Sud et de l’Europe de l’Est sont favorables à la candidature de la RDC</em>.»

Elle poursuit : « <em>Malgré la pression du fait que la RDC va être juge et partie sur le bon déroulement des enquêtes dans le Kasaï, nous sommes satisfaits que la candidature soit maintenue</em>. »

La nuit du lundi à mardi, heure de Kinshasa, est donc très attendue par le gouvernement congolais. L’Assemblée générale de l’ONU va procéder au vote pour pourvoir des sièges de Conseil de 47 membres. Kinshasa souhaite en faire partie. Sa candidature est portée par l’Union Africaine.
<h3><strong>La contestation des ONG en RDC</strong></h3>
Une candidature très contestée par les Etats-Unis mais pas que. Plusieurs ONG dont Human Rights, ont appelé les États membres de l’ONU à ne pas voter en faveur de la RDC, lors de prochaines élections du Conseil des droits de l’homme à cause « <em>des violations généralisées des droits humains commises par le gouvernement congolais et de son manque de coopération avec les mécanismes des Nations unies dans le domaine des droits humains.</em>»

Finalement, la candidature de la RDC que Joseph Kabila avait fait endosser à Addis-Abeba, lors du dernier sommet de l’Union Africaine,a été maintenue. Elle aurait pu être rejetée par l'Assemblée. En 2016, la Russie était en lice avec la Croatie et la Hongrie pour deux sièges réservés à l’Europe de l’Est. Après examen, l'Assemblée générale de l'ONU avait rejeté la candidature de la Russie. Le maintien de la candidature de la RDC paraît comme une première étape réussie pour la diplomatie congolaise, mais elle ne l'est pas pour des ONG des Droits de l'homme.

Les regards rivés vers New York, près de 50 ONG congolaises s’opposent catégoriquement à cette candidature. Ils l’ont déjà fait savoir. Ce qui ne semble pourtant pas gêner la ministre qui considère que cela fait partie des droits de l’homme : « <em>Autant ces ONG congolaises ont le droit de donner leurs opinions sur la candidature, autant nous avons également le droit de déposer et d’accompagner notre candidature, cela fait partie des droits de l’Homme.</em> »
<h3><strong>Ordre de mission : soutenir la candidature de la RDC au CNUDH</strong></h3>
Selon un document parvenu à la rédaction d’ACTUALITE.CD, l’objet principal de la mission de Marie-Ange Mushobekwa à New York est de soutenir l’élection de la RDC au Conseil des droits de l'homme à l’Assemblée générale de l'ONU. Du lobbying à la congolaise. L’ancienne journaliste affirme avoir lancé les échanges avec les États amis de la RDC, les dix derniers mois au cours de ses différents voyages lors des rencontres liées sur les questions des droits de l’Homme. « <em>Les ambassadeurs de l'Union Africaine à Génève, les pays d'Amérique du Sud et de l’Europe de l’Est ont tous été approchés.</em> » confie-t-elle. En tout, 193 membres de l'ONU vont voter.
<h3><strong>La situation dans le Kasaï peut-elle tout bloquer ? </strong></h3>
Il y a eu, en effet, une succession des découvertes macabres dans le Kasaï, cette année. Au total, 80 charniers ont été mis à jour dans le Kasaï depuis le début de la rébellion de la milice Kamwina Nsapu, en août 2016. L’enquête sur les milliers de personnes mortes dans le Kasaï avance à pas de tortue. Les circonstances de l’assassinat en mars 2017 de deux experts desNations Unies restent encore floues. Pas mal d'arrestations arbitraires des jeunes gens au pays qui manifestaient pacifiquement pour exiger le départ de Joseph Kabila à la fin de son mandat. Récemment, des jeunes Kinois avaient été interpellés par la police congolaise pour avoir pacifiquement manifesté contre le délai de la validité des passeports biométriques. Reste à savoir si le carnet d’adresses aussi costaud soit-il de celle qui était l'une des journalistes politique vedette de la télévision congolaise, peut-il seulement permettre à la RDC d’être élue au Conseil des droits de l'homme de l'ONU.
<h3><strong>Lueur d'espoir</strong></h3>
Quatre postes sont réservés au groupe Afrique au sein du Conseil mais au regard du nombre des pays africains qui figurent sur la liste, ils ont tous un grain de garantie pour obtenir chacun un siège : La République démocratique du Congo, l’Angola, le Sénégal et le Nigéria. Ce qui rappelle tout de suite, le vote de la Libye au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, en 2010. Malgré l’opposition de nombreuses ONG de défense des droits de l’homme, la victoire de la Libye n'était pas une surprise car, le groupe Afrique avait 4 sièges à pourvoir au Conseil des droits de l'homme de l'ONU et ce même groupe Afrique n'avait alors proposé que 4 candidats à l'époque.
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