Assemblée nationale temple de la démocratie ou slogan de Minaku : un membre de la MP répond (Interview)

Le Secrétaire général du mouvement social pour le renouveau (MSR)/majorité présidentielle a répondu aux critiques de l'opposition parlementaire qui accuse Aubin Minaku, président de la chambre basse du parlement d'avoir transformer l'hémicycle en un "sanctuaire" de la dictature. Dans une interview accordée ce lundi 9 octobre 2017 à ACTUALITE.CD, François Rubota affirme au contraire que 5 ans après, Aubin Minaku a maintenu l'Assemblée nationale comme un lieu où respire la démocratie en RDC.

<b>Aubin Minaku dit souvent que l’Assemblée Nationale est temple de la démocratie. Pourtant,  l'opposition l’accuse de menacer la démocratie au pays. Quelle est votre réaction à ces critiques?</b>

Il y a pas lieu de critiquer le président de l'AN disant qu'il se contredit et que notre hémicycle n’est plus le temple de la démocratie. Ce n’est pas vrai parce que si nos confrères de l'opposition ont la possibilité de s'exprimer de la façon dont ils le font, c'est exactement ça la démocratie. S’ils n'avaient pas cette possibilité, on parlerait en ce moment là de dictature. La majorité s'exprime, l'opposition s'exprime également.

<b>L'opposition s'exprime pour dénoncer des forfaitures notamment les motions déposées à plusieurs reprises mais non examinées pas à cause des motions incidentielles  de la MP. Ça pose problème.</b>

Ça ne pose pas problème parce que tous les moyens utilisés dans notre hémicycle sont réglementaires. Ces moyens sont utilisés à tout moment soit par la MP, soit par l'opposition. Pour le cas d'espèce, le Président de l'A.N doit l'avoir dit lui-même, il s’est référé à la cours constitutionnelle pour que cette dernière  donne une interprétation par rapport aux motions incidentielles. La cours constitutionnelle a dit qu'elle a pour rôle d'interpréter les articles constitutionnelles et non pas des articles du règlement d'ordre intérieur. La cours constitutionnelle regarde seulement si les articles du règlement intérieur est conforme à la constitutionnelle.

<b>Jusqu'à quand les motions incidentielles continueront de bloquer les motions de défiances?</b>

Pour que les motions incidentielles n'arrivent pas, l'opposition doit arrêter de se livrer en spectacle. Elle doit correctement préparer les différentes motions qu'elle doit soumettre aux débats. Si déjà les motions au niveau de la forme renseignent qu'il y a quelques entorses, la majorité ne peut laisser passer. Il ne faut nous puissions examiner des motions qui ne respectent pas les conditions de forme.

<b>Pourquoi au niveau de la MP, vous bloquez l'examen des motions de défiances. Est-ce par peur des votes favorables?</b>

A la majorité, on a pas peur. La procédure doit être respectée. Si la procédure est respectée, la motion continue son cours normale jusqu'au vote. Ce n’est pas la première. Nous avons déjà eu à laisser une motion continuer son cours  pour ce qui concerne l'ancien vice-premier ministre en charge de la défense nationale. Nous sommes dans une assemblée nationale constituée d'une majorité qui existe, on a pas peur du vote. Nous voulons que le fond et la forme soit respectés. Comment voulez-vous qu'on examine contre un vice-premier ministre une motion signée en date du 09 mai et qui des projections sur des événements du 11 mai?

<b>Kamerhe était mieux que Minaku estime l'opposition. Qu’en dites-vous ?</b>

C'est leur façon de voir les choses. Nous, nous que le président Minaku dirige bien l'Assemblée nationale depuis que nous avons commencé. Je ne sais pas sur base de quoi ils ont tendances à dire cela. C'est peut-être parce que Kamerhe est devenu de l'opposition qu'il a le soutien de ses collègues de l'opposition.

<b>Une unième pétition est lancée pour obtenir la destitution de Minaku. La collecte des signatures à déjà commencé. Cela n'entache pas la crédibilité de la gestion Minaku ?</b>

Nous sommes à un tournant décisif de notre histoire démocratique. Nous avons tous voté par référendum la constitution qui nous régit aujourd'hui et c'est une constitution qui nous impose les règles de la démocratie. La démocratie signifie contradiction, et on ne peut pas empêché les gens de se contredire. Ce qui est important aujourd'hui est que nous devons arrêter de nous livrer en spectacle par rapport au moment que nous traversons. Nous avons des lois, des propositions de projets de lois qui nous attendent et qui sont plus importantes par rapport à la période qui nous reste pour cette année en cours. Nous devons plus nous atteler à ça.

<b>Donc l'Assemblée national demeure un temple de la démocratie selon vous?</b>

Tout à fait! Que les gens s'expriment de leur façon. Pétition ou pas, c'est leur droit démocratique le plus  légitime. Nous allons voire si la pétition respecte la condition de forme et la laisser faire son chemin jusqu'au vote. Mais il faut vous mettre dans la tête que nous sommes dans un combat politique. Jamais nulle part dans le monde l’opposition qui n'est pas majoritaire au niveau de l'Assemblée nationale ne vote pour quelqu'un qui est de la majorité.

<b>Même s'il y a mauvaise gestion?</b>

Quand il y a mauvaise gestion, il y a toujours un mécanisme interne qui permettent  qu'on dise à celui qui a mal géré soit de démissionner, soit on le révoque et à plusieurs occasions, on a demandé aux  gens démissionner dans ce pays.

<strong>Stanys Bujakera Tshiamala</strong>