ISC/Kinshasa : “Je ne peux pas aller en rébellion contre la hiérarchie” - (Steve Mbikayi)

Le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), Steve Mbikayi, a signé un nouvel arrêté réhabilitant le comité de gestion “suspendu” de l’Institut Supérieur de Commerce, ISC/Kinshasa, sur demande du Premier ministre. Dans une interview ce vendredi 4 août 2017 à ACTUALITE.CD, Mbikayi affirme avoir revu sa décision pour ne pas “<em>aller en rébellion contre la hiérarchie</em>”.

<b>Quelle est votre décision après l’instruction de la primature recommandant la réhabilitation du comité Mbangala ?</b>

Je ne peux pas parler d’une décision. Je ne peux pas aller en rébellion contre la hiérarchie parce qu’il m’a été demandé de revoir ma décision. Quand j’étais à Mbuji-Mayi, j’avais écrit au Premier ministre juste avant mon arrivée à Kinshasa. Aujourd’hui j’ai signé l’arrêté rapportant ce que j’avais précédemment signé.

<b>Vous réhabilitez le comité Mbangala ?</b>

Je suis l’instruction du Premier ministre. J’ai changé ma décision. Mais il y a une commission d’enquête qui est mise sur place. C’était une suspension, pas une sanction. C’est une mesure conservatoire pour enquête et cette dernière pourra se faire même s’ils sont en place parce que j’ai constaté aussi que les étudiants sont pénalisés comme il y a une crise à l’ISC.  Nous sommes pour les étudiants, en tant que ministre de tutelle j’ai pensé qu’il fallait permettre à ce que les étudiants soient collés et qu’on termine l’année académique.

<b>Qu’en est-il des accusations à l’encontre de Mbangala ?</b>

Je pense qu’il n’y a personne qui a condamné le fond du problème. Personne n’a dit que ces accusations étaient fausses. L’autorité estime que le contexte ne s’y prêtait pas même si, moi, j’avais un avis contraire. Mais parce que le gouvernement a un chef de l’exécutif, le Premier ministre m’a demandé de le faire, donc je l’ai fait. Ça ne cadre pas avec mes convictions mais dans le cadre de la discipline au niveau du gouvernement, je me suis dit qu’il va falloir que je le fasse. La commission d’enquête va poursuivre son travail, et après on va décider.

<b>Votre pouvoir en tant que ministre de tutelle a été réduit ?</b>

Je pense que ça peut être soit le cas. Mais je suis sûr que quand on est plus haut, on voit beaucoup de choses que quand on est plus bas. Donc je pense que le Premier ministre a assurément d’autres motivations d’autant plus qu’il est au sommet par rapport à moi. Je ne peux pas en tant que membre du gouvernement aller en rébellion contre sa position. Lui-même est d’accord avec ce qui se passe à l’ISC mais je pense qu’il a estimé que ce n’était pas encore le moment d’y aller.

<b>Cette situation ne va-t-elle pas conduire d’autres DG et recteurs à désobéir à vos décisions ?</b>

Non ! Parce que les textes sont là et ils sont bien clairs. On ne dit pas les griefs sont tombés, le ministre reste avec son pouvoir de sanctionner. S’il y a eu une chose qui n’a pas marché dans la procédure actuelle ou dans la hiérarchie, on va corriger. Mais je ne pense pas que cela peut compromettre mon autorité.

<b>Que devient le comité Kabange ?</b>

Le comité Kabange, c’est un comité qui avait commencé à faire son travail. Mais lui-même Kabange a plusieurs compétences parce qu’il gère bien l’ISC/Lubumbashi.  Donc il va devoir regagner l’ISC/Lubumbashi. Mais ce que je regrette c’est des règlements de compte contre des gens, notamment ceux qui sont dans l’établissement.

<b>Une enquête sur la gestion de l’ISC est-elle toujours maintenue ?</b>

Oui, une enquête est maintenue. Parce qu’il faut comprendre pourquoi il fallait payer des frais académiques et des frais connexes à un sujet belge qui a une ONG.  C’est très grave. Il y a aussi le problème de la destination de l’argent payé pour l’effort de la construction. Il y a le non-versement de l’argent perçu pour les diplômes parce que, depuis que je suis là, je n’ai pas signé beaucoup de diplômes de cet établissement. Il y a autant de vices. Tous ces problèmes doivent être élucidés. Sinon on risque d’installer une espèce d’anarchie dans tous les établissements.

<b>Interview réalisée par Stanys Bujakera</b>