<span style="font-size: 1.125rem;">Au lendemain du décès brutal d’Etienne Tshisekedi en plein </span>cœur<span style="font-size: 1.125rem;"> des négociations sur l'Arrangement particulier au dialogue du Centre </span>inter-diocésain<span style="font-size: 1.125rem;">, dans la commune de la Gombe, la donne change complètement. Mais pas que, les attitudes aussi.</span>
<span style="font-weight: 400;">Dans ses réactions, la MP semble ne plus rien voir un sérieux contrepoids en face. Des stratégies sont vite mises en place pour surseoir les négociations. </span><i><span style="font-weight: 400;">“Pas de reprise des discussions avant les obsèques de Tshisekedi”</span></i><span style="font-weight: 400;">, a-t-on entendu. </span>
<span style="font-weight: 400;">Du côté du Rassemblement, après une demande expresse de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo), on s’active à vite trouver un remplaçant à Etienne Tshisekedi pour, devons-nous croire, assurer le respect des termes de l’Accord qui prévoient que le président du Conseil des sages est le président du CNSA (Comité national de suivi de l'Accord). Sur papier, oui ! Mais c'était sans compter avec la détermination démontrée de la MP et des autres parties de changer la donne à tout prix. </span>
<span style="font-weight: 400;">En interne, le Rassop restructuré n’est pas du goût de tous. Pierre Lumbi désigné président du Conseil des sages, certains dont Olenghankoy et Tshibala crient au sacrilège et c’est parti pour la dissidence. Premier épisode d’un feuilleton digne du légendaire “Théâtre de chez nous”</span>
<b>Olenghankoy, président du Conseil des sages autoproclamé ?</b>
<span style="font-weight: 400;">Vendredi 3 mars 2017, la frange dissidente du Rassop monte au créneau et désigne Joseph Olenghankoy comme président du Conseil des sages. Une désignation rapide et quasi tirée des cheveux quand on sait la difficulté connue dans les négociations au sein de la plateforme pour arriver à trouver et le mode de gestion de la plateforme et le successeur idéal au Sphinx de Limete. </span>
<span style="font-weight: 400;">Pourtant la CENCO, investie du pouvoir du président de la République pour mener les bons offices, est claire sur la question. Elle va, après avoir reçu les deux franges, porter son choix - de la raison ou non, c’est à elle seule de le dire - sur Félix Tshisekedi, alors Chef de délégation du Rassop. </span>
<i><span style="font-weight: 400;">"C’est Félix Tshisekedi qui est le répondant du Rassemblement auprès de la Cenco jusqu’à preuve du contraire"</span></i><span style="font-weight: 400;"> (</span><b>Abbé Nshole</b><span style="font-weight: 400;">, interview exclusive ACTUALITE.CD, mardi 14 mars 2017)</span>
<span style="font-weight: 400;">Un débat s’est vite mis en place en ce qui concerne la forme et l’esprit de l’acte de Genval qui sanctionne la création du Rassemblement. Un coup d’œil rapide renseigne que l’acte de Genval demeure un document impersonnel. Les signataires le font aux noms des plateformes et non en leurs noms propres. Premier fait non négligeable. L’autre aspect est que les membres qui composent le Conseil des sages sont choisis par leurs composantes. Ils sont de ce fait représentants des plateformes et non à titre purement personnel. </span>
<span style="font-weight: 400;">Une question se pose alors :</span><i><span style="font-weight: 400;"> Laquelle des deux extrémités du Rassemblement a-t-elle le droit de désigner le président du Conseil des sages, et par quel mécanisme?</span></i>
<b>Primature et CNSA : la dissidence du Rassop tire la part belle </b>
<span style="font-weight: 400;">Il faut croire que pour la MP, la dissidence du Rassemblement offre de biens meilleures perspectives quant à la souplesse des questions les plus brûlantes. L’aile reconnue dure du Rassemblement n’est pas du goût de tout le monde. </span>
<span style="font-weight: 400;">Mais il n’y a pas que cet aspect là. La présence de Moïse Katumbi dérange. L’ancien gouverneur et candidat déclaré à la présidentielle est vu comme celui qui trône sur un Rassemblement quasi acquis à sa cause. Ennemi presque juré de la MP qu’il a quitté au fort du combat avec ses fameux “3 penalties”, aucune parcelle n’est accordée à l’homme. </span>
<span style="font-weight: 400;">Les grands bénéficiaires de la situation sont connus. Tshibala pour le premier casting et Olenghankoy pour le deuxième. </span>
<b>Désigné président du CNSA … sans consensus </b>
<i><span style="font-weight: 400;">"En signant l’accord et l’arrangement particulier, ils savaient que le CNSA reviendrait au président du Comité des sages du Rassop, donc Olenghankoy"</span></i><span style="font-weight: 400;"> (</span><b>Thierry Monsenepwo</b><span style="font-weight: 400;">, MP)</span>
<span style="font-weight: 400;">Une déclaration qui sonne comme un coup de massue dans la tête de Vital Kamerhe (UNC) et de Eve Bazaïba (MLC), les deux autres prétendants au trône. La MP s’est visiblement choisie son Rassemblement, ainsi que le président du Conseil des sages et le Premier ministre qui vont avec, contrairement à la CENCO qui a vu en Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi des interlocuteurs valables. </span>
<span style="font-weight: 400;">Des questions se posent désormais :</span><i><span style="font-weight: 400;"> Qui est le vrai président du Conseil des sages du Rassemblement ? Quel est le vrai Rassemblement ? Qui de la CENCO ou de la MP a-t-elle fait le choix de la raison ? </span></i>
<span style="font-weight: 400;">On se rappellera que la MP avait, au moment de la désignation de Pierre Lumbi au poste de président du Conseil des sages, reconnu qu’elle ne pouvait en aucun cas s’immiscer dans le fonctionnement du Rassemblement. Elle avait pourtant posé la condition de la</span><i><span style="font-weight: 400;"> “personne consensuelle”</span></i><span style="font-weight: 400;"> comme préalable </span>
<i><span style="font-weight: 400;">"Je n’ai rien à dire au sujet de la désignation du président du Conseil des sages du Rassemblement, je n’appartiens pas à cette famille politique. Mais dire que c’est Pierre Lumbi qui sera président du Conseil national de suivi de l’accord parce que devenu président du Conseil des sages, là c’est faux, car ça doit faire l’objet d’un consensus avec toutes les parties comme c’était le cas pour Monsieur Tshisekedi. Il faut obligatoirement un consensus"</span></i><span style="font-weight: 400;"> (</span><b>Lambert Mende, </b><span style="font-weight: 400;">ACTUALITE.CD, 3 mars 2017)</span>
<span style="font-weight: 400;">“Consensus”. Le mot a été lâché de manière impérative pour contester à Lumbi le droit d'être de facto investi. Aujourd'hui, le choix porté sur Joseph Olenghankoy fait face à une vague de réactions négatives tant des signataires de l’Accord, de l’Arrangement particulier, de la CENCO que de la société civile. </span>
<span style="font-weight: 400;">“</span><i><span style="font-weight: 400;">Personne ne veut d’Olenghankoy. La ficelle est grosse et cela ne peut marcher. Le pouvoir et surtout les présidents des deux assemblées se sont ridiculisés avec ce choix qui démontre une fois de plus la volonté de la Majorité présidentielle de s’asseoir sur tous les accords ou de les manipuler à des fins personnelles." (<strong>Un membre de l’opposition</strong>)</span></i>
<i><span style="font-weight: 400;">“La formule du Palais du Peuple viole l’accord. Il n’y a pas d’inclusivité dans cette démarche, ça renforce beaucoup plus la frustration, nous sommes très loin de la solution avec ça” (</span></i><b>Abbé Nshole</b><i><span style="font-weight: 400;">, </span></i><span style="font-weight: 400;">CENCO</span><i><span style="font-weight: 400;">)</span></i>
<i><span style="font-weight: 400;">“C’est une violation grave à l’accord du 31 décembre. Il revenait aux chefs des composantes de désigner le président du CNSA et non la plénière. L’UNC est déçue de cette situation et notre président ne fera plus partie de cet organe” </span></i><span style="font-weight: 400;">(</span><b>Alain Mbaya Kakasu</b><span style="font-weight: 400;">, cadre UNC)</span>
<span style="font-weight: 400;">“</span><i><span style="font-weight: 400;">Le FRC s’attendait à voir à la tête du CNSA, une personnalité consensuelle répondant aux critères fixés par l’article 12 de l’Arrangement particulier, à savoir la loyauté républicaine, le niveau d’études, l’honnêteté et la compétence éprouvée”</span></i><span style="font-weight: 400;"> (</span><b>Jacques N’djoli</b><span style="font-weight: 400;">, cadre MLC et FRC) </span>
<i><span style="font-weight: 400;">“L’actuelle administration du CNSA est composée essentiellement des partisans d’une certaine opinion politique déterminée à repousser définitivement l’organisation des élections prévues d’ici la fin de l’année 2017”</span></i><span style="font-weight: 400;"> (</span><b>Jonas Tshombela</b><span style="font-weight: 400;">, Nouvelle société civile congolaise)</span>
<span style="font-weight: 400;">Le choix porté sur Olenghankoy est-il une erreur de casting ? Où est passé la personne consensuelle ?</span>
<b>Jacques Kini </b>