Pour la première fois depuis la fin de la mission de bons offices menée par les évêques de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo) et les suites du rapport de la commission diligentée par ces derniers dans le but d’élucider l’affaire de la condamnation de Moïse Katumbi, Joseph Kabila sort du silence et donne sa vision des choses.
Dans une interview accordée SPIEGEL Online, site allemand d’informations, le président de la République a semblé balayer d'un revers de la main les conclusions du rapport de la Commission épiscopale pour la décrispation politique (CEDP). Ayant conclu en une “mascarade” le procès qui a condamné l’ancien gouverneur du Katanga à 3 ans de prison, la Commission avait demandé son retour en homme libre.
Pour Joseph Kabila, les évêques n’avaient pas pour mission de remplacer la justice congolaise.
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100">“<em>Ce n'est pas à moi de dire si c'est vrai ou faux. C'est au système judiciaire. Être évêque catholique ne signifie pas que vous êtes un saint. Je n'ai pas demandé aux évêques de remplacer le système de justice dans ce pays. Il n'y a pas de problème entre le gouvernement et M. Katumbi en tant qu'individu. Il doit s'arranger avec le système judiciaire de ce pays</em>”.</blockquote>
Même si Katumbi pouvait mobiliser des millions de Congolais, ça ne le place nullement au-dessus de la loi, a encore dit Joseph Kabila.
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100">“<em>Si vous pensez que quelqu'un est au-dessus de la loi parce qu'il a 1 ou 2 millions de personnes qui le suivent, nous ne serions pas un pays des lois</em>”</blockquote>
Katumbi, apprécié en Occident, n’est pas un défi (électoral et il n’y a pas besoin de stratégie face à ça, fait savoir Joseph Kabila qui met sur son compte le retour de la démocratie dans le pays, après qu’elle a été tuée avec l’assassinat de Patrice Emery Lumumba.
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100">“<em>Il n'y a pas de défi et je n'ai pas besoin d'une stratégie. Les Congolais décideront de l'avenir de ce pays. Nous parlons de la démocratie. La démocratie a été assassinée ici lorsque Patrice Lumumba a été assassiné. Et qui a ramené la démocratie dans ce pays ? Nous sommes ceux qui ont fait cela après avoir poussé la dictature en 1997. Maintenant, le Congo devient un sac de boxe. Congo, Congo, Congo et les droits de l'homme. Mais, nous n'agissons pas sur la base de ce que pense l'Occident</em>”</blockquote>
<strong>Jacques Kini</strong>
Crédit photo : DANIEL ETTER / DER SPIEGEL