15 mars 12h43’, Moise Katumbi poste deux photos sur twitter. Il est entouré de deux personnes dans une sorte d'entrepôt avec le message ci-dessous : A 45$/sac de farine, les <a href="https://twitter.com/hashtag/Congolais?src=hash">#Congolais</a> ne peuvent plus se nourrir. Pour eux, j'envoie 100.000 tonnes de farine au <a href="https://twitter.com/hashtag/Katanga?src=hash">#Katanga</a> à 8$/sac. Courage! <a href="https://t.co/BkCUNelVI8">pic.twitter.com/BkCUNelVI8</a> Moise Katumbi (@moise_katumbi) <a href="https://twitter.com/moise_katumbi/status/841978216130744320">15 mars 2017</a>
811 internautes partagent au total ce tweet. Il tombe exactement au moment où la population du Haut-Katanga en a besoin. À l’époque, dans la riche province où Moïse Katumbi était gouverneur pendant 8 ans, il y a une pénurie de farine de maïs.
<strong>Lueur d'espoir pour les Katangais</strong>
Cette denrée alimentaire a connu une envolée spectaculaire de prix dans cette partie de la RDC. On sait que c’est l’aliment de base des Katangais et que, depuis des années, le gouvernement importe la farine de maïs de la Zambie. La population crie à la famine et le gouvernement n’arrive visiblement pas à résoudre le problème. C’est alors que l’homme d’affaires congolais, aujourd’hui exilé en Europe parce qu’opposant au régime actuel mais aussi candidat déclaré à la prochaine présidentielle, sort de son silence et annonce venir en aide à la population. Mais l’importation jusqu’au Katanga ne va pas être si facile que ça. Il faut des autorisations de Kinshasa. Dans la faisabilité, le projet parait très ambitieux pour certains experts du secteur qui estiment que cette sortie médiatique ressemble plus à une propagande politique qu'autre chose. "<em>Il faut au moins 2 000 remorques pour transporter 50 tonnes de farine de maïs, or les remorques transportent moins de 50 tonnes</em>", explique avec un certain recul un journaliste spécialiste des questions économiques.
<b>Où en est-on aujourd’hui ? </b>
Selon un proche de Moise Katumbi, l’autorisation de l’importation de la farine de maïs n’a jamais été officiellement donnée. En fait, il y avait bien des conditions à remplir, explique notre source. Pour commencer, <i>“ il nous fallait présenter une motivation, présenter un registre de commerce, indiquer l’endroit précis où le maïs sera vendu, nommer les personnes contacts qui seront chargées de la vente mais aussi l’agence qui sera chargée du dédouanement.”</i>
<b>“Nous avons eu peur pour la sécurité de personnes avec qui nous voulions travailler”</b>
Sur le terrain, à Lubumbashi, la réalité est toute autre. À l’annonce de cette proposition de l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga, les commerçants ne voulaient pas perdre la clientèle et déjà le prix était passé légèrement au rabais. De 40.000 FC à 30.000 FC en mars, soit moins de 45 USD pour un sac de 25 kg. En 2015, il coûtait tout au plus 10 dollars. Aujourd’hui, la situation s’est largement améliorée, nous indique une source locale : 25 kg de maïs se vend à plus ou moins 18 000 FC.
<b>L’influence de Moïse derrière ?</b>
On ne sait pas le confirmer. Mais pour détourner le gouvernement congolais, au regard des exigences présentées à l’ancien gouverneur du Katanga, son équipe avait procédé à une autre stratégie : <i>“nous avons constaté que certains commerçants avaient déjà cette autorisation, alors nous avons contourné le pouvoir de Kinshasa et nous avons travaillé avec quelques particuliers mais pas pour 8 dollars, sinon les autorités auraient tout de suite ciblé nos partenaires car l’objectif pour nous c’était d’obtenir un rabais sur les achats, pour que la population se nourrisse.”</i>
<a href="https://twitter.com/Ange_kason"><b>Ange Kasongo </b></a>