Kasaï : 165 ONG chargent les "belligérants" et insistent sur une enquête internationale

Cent soixante cinq (165) organisations non gouvernementales de la République Démocratique du Congo se disent préoccupées par l’intensification des violences dans les provinces de Kasaï, Kasaï Central, Kasaï Oriental et Lomami suite aux affrontements entre les forces de sécurité et les miliciens Kamuina Nsapu.

Dans une déclaration ce vendredi 28 avril 2017 à Kinshasa, cette coalition d’ONG composée notamment de la Voix des Sans Voix (VSV), l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), les Amis de Nelson Mandela pour la défense des Droits Humains et de la Ligue des Droits de l’Homme du Kasaï (LIDHOKAS), pointent du doigt accusateur les FARDC et les miliciens Kamwina Nsapu dans les cas de violations des droits humains.

<em>«Les miliciens présumés de Kamuina Nsapu commettent aussi des crimes s’en prenant aux agents étatiques ou autres individus, attaquant et pillant les biens publics et privés et enrôlant par force des enfants dans leurs rangs… Nos organisations ont quant à elles recueilli des témoignages révélant qu’au cours du mois de mars 2017, au moins une soixantaine des personnes ont été tuées par des militaires des FARDC dans la commune de Nganza, dans la ville de Kananga. Ces présumés miliciens se sont vus surpris par des militaires qui se mirent à tirer à bout portant y compris sur des jeunes dépourvus de force pour leur défense, en représailles à la mort d’un militaire tué la veille par des miliciens lors d’un affrontement entre les FARDC et les miliciens dans le quartier Kamayi… Les militaires se seraient par la suite introduits dans les maisons des présumés miliciens accompagnés d’un de leurs qui a servi d’éclaireur et se sont mis à exécuter tous ceux qu’ils ont trouvés. De nouveaux témoignages enregistrés indiquent que, les militaires des FARDC auraient opéré et qu’ils auraient tué, blessé, violé et emporté des biens des valeurs trouvés dans les maisons des paisibles citoyens</em> », indique les ONG.

Ces ONG estiment que l’enquête de la justice militaire ne répond pas aux critères d’indépendance. Elles exhortent le gouvernement à accepter une enquête internationale.

<em>« L’enquête de la justice militaire est de nature à ne faire inculper et poursuivre, à terme, que des militaires des rangs dits «de petits poissons» et à soustraire de la justice des chefs civils et militaires qui portent la plus grande responsabilité dans les violations graves des droits de l’homme.  Nos organisations exigent du Gouvernement congolais d’accepter une enquête internationale et indépendante; et demandent au Conseil de Sécurité des Nations Unies de maintenir des pressions sur les autorités de Kinshasa pour qu’elles y adhèrent et d’envisager éventuellement des sanctions ciblées contre ceux qui s’y érigeraient en obstacle»</em>, ajoutent-elles.

Depuis août 2016, l’espace Kasaï est en proie aux affrontements qui opposent les présumés miliciens Kamwina Nsapu aux forces de l’ordre et sécurité. Ces affrontements ont déjà fait de dizaines de morts et occasionné plusieurs cas de déplacés internes.

<a href="http://twitter.com/franc_ngonga">Franck Ngonga</a>