Delly Sesanga: "Si le gouvernement est incapable d'organiser les élections, il devrait démissionner"

Le président de l’Envol a réagi aux propos tenus par le ministre d’Etat en charge du budget affirmant l’impossibilité du gouvernement de mobiliser des fonds à allouer à la CENI pour l’organisation des élections fin 2017.

Delly Sesanga, haut cadre du Rassemblement et président de la plateforme Alternance pour la République, invite les membres du gouvernement Badibanga à céder la place à un gouvernement «responsable» capable d’assurer le financement de la Ceni pour la bonne tenue des élections. Il l’a dit dans une interview accordée ce mercredi 15 février 2017 à ACTUALITE.CD.

<strong>Le gouvernement, par le ministre d’Etat Pierre Kangudia, vient de déclarer qu’il est en impossibilité de mobiliser le 1.8 milliard exigés par la Ceni comme coût global pour organiser les élections. Quelle est votre réaction ?</strong>

<em>"Je trouve le propos suffisamment grave parce qu’il devrait amener le gouvernement à démissionner. La mission principale pour laquelle ce gouvernement a été mis en place c’est d’amener à l’organisation des élections. S’il se sent incapable de le faire, il devrait démissionner. En plus, ça nous paraît un peu prématuré de tirer un tel bilan dès lors que les prévisions de la CENI n’ont jamais été contre expertisées. Nous avons toujours remis en cause le budget exorbitant de la Ceni de 1.8 milliards pour tenir les élections. Nous continuons à penser qu’il est possible de faire avec moins et qu’il faut pouvoir ordonner le cycle des élections. C’est pourquoi l’accord du 31 décembre a prévu non seulement l’audit, mais aussi une sorte de concertation entre le Conseil national de suivi de l’accord, le Gouvernement et la Ceni afin de pouvoir définir les modalités exactes de la tenue des élections. On ne peut pas ériger l’obstacle financier à la non tenue des élections d’autant plus que ces dépenses sont liées à l’ensemble du cycle et sont à réaliser étape par étape."</em>

<strong>Pensez-vous sincèrement que les conditions actuelles permettent la tenue des élections à la fin de cette année ?</strong>

<em>"Il faut que le gouvernement se mette déjà à travailler. Nous n’avons pas toujours de budget cette année. Nous ne savons pas de quoi parle le ministre Kangudia. Il faut que les éléments qui sont avancés puissent être balancés et que le budget de la Ceni soit dimensionné par rapport aux attentes du peuple congolais : la tenue prioritaire des élections cette année. Les moyens ne peuvent être trouvés que si  nous combinons les trois éléments à savoir, la mobilisation des ressources internes, la mobilisation des partenaires extérieurs et le recentrage du budget de la CENI qui est passé en un mois de 1.2 milliards à 1.8 milliards."</em>

<strong>La raison avancée par le ministre Kangudia c’est le déficit dans la mobilisation des recettes…</strong>

<em>"Nous savions que l’économie du pays est en faillite. L’Etat congolais est lui-même en faillite. Cela constitue une menace qui continue à peser sur le processus électoral. La seule façon d’en sortir c’est de prendre des mesures courageuses pour endiguer le déficit public et de dimensionner le budget de la CENI par rapport aux vraies priorités. C’est pourquoi il est plus urgent de mettre en œuvre l’accord du 31 décembre pour traiter ces questions avec plus de responsabilité."</em>

<strong>Pour vous, quel gouvernement devrait organiser les élections ?</strong>

<em>"Le gouvernement qui doit organiser les élections doit être celui qui est issu de l’accord du 31 décembre. La mise en œuvre attendue par tout le monde doit être faite avec une urgence absolue pour que les objectifs soient atteints." </em>

Interview réalisée par Stanys Bujakera

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