BDK, Kamuina Nsapu : L’ACAJ dénonce des exécutions sommaires et appelle à une enquête internationale - (INTERVIEW)

L’Association congolaise pour l’Accès à la Justice(ACAJ) sollicite l'ouverture d’une enquête indépendante de la communauté internationale sur le dossier du député national Ne Muanda Nsemi ainsi que celui de Kamuina Nsapu dans l’espace Kasaï. Pour cette structure de défense des droits de l’homme, les forces de sécurité se seraient mis à exécuter sommairement les adeptes de ce deux leaders politico-militaires. Maître Georges Kapiamba, coordinateur de cette ONG a répondu ce mardi 14 février aux questions d’ACTUALITE.CD

<strong>Quelle est l’analyse de l’ACAJ sur la situation concernant le député Ne Mwanda Nsemi ?</strong>

Nous sommes profondément préoccupés par cette situation. Mais ce n’est pas l’unique à ce jour. Aujourd’hui des situations similaires se passent aussi dans les Kasaï où il y a des violences entre les miliciens de Kamuina Nsapu et les forces de l’ordre. Nous avons appris depuis hier que les résidences de Ne Muanda Nsemi sont attaquées. Et qu’il y aurait eu déjà des morts parmi lesquels on cite aussi des voisins qui habitent le parage. Nous demandons au gouvernement d’arrêter les actions qui viseraient à provoquer d’autres exécutions sommaires. S’il y a des gens qui sont soupçonnés d’avoir commis des infractions, il faudrait que la justice agisse conformément aux procédures qui sont en vigueur.

<strong>D’après le gouvernement, cet élu de la Funa est recherché par la justice pour des troubles au Kongo Central...</strong>

Mais est-ce que pour rechercher quelqu’un il faut envoyer des troupes, des pelletons pour encercler sa résidence ? Il est d’abord député. Est-ce que le gouvernement s’est-il pris en respectant la procédure selon laquelle avant d’arrêter un député il faut d’abord lui lever son immunité? Donc nous demandons au gouvernement de respecter la procédure pénale en la matière. Ne pas pousser les forces de sécurité à provoquer encore les mêmes violences telles que celles qui se passent à Kasaï central.

<strong>Les forces de sécurité font cependant face à une farouche résistance...</strong>

Mais quelle farouche résistance ? Ça veut dire que ces gens-là sont porteurs d’armes comme le sont les forces de sécurité congolaises ? Non. Nous pensons que là il y a un emploi disproportionné de force par rapport à des personnes dont, jusqu’ici aucune enquête ne justifie, qu’elles ont réellement des armes pour justifier l’emploi des armes dont les forces de l’ordre font usage. Cela est inacceptable car il y a des victimes collatérales. C’est pour ça que nous demandons une enquête indépendante que ce soit à propos de BDK ou de Kamuina Nsapu.

<strong>Que dire des vidéos de Ne Muanda Nsemi que les gens trouvent comme un appel à la xénophobie ?</strong>

Nous condamnons des appels et discours à la xénophobie ou au tribalisme. Nous ne sommes pas d’accord avec ça. Cela vaudrait aussi dire que s’il y a des gens qui sont soupçonnés de tels actes, ils doivent faire l’objet d’une procédure légale en respectant aussi leurs droits fondamentaux.

<strong>Selon le gouvernement les adeptes Kamuina Nsapu se constitueraient en groupe armé….Que savez-vous de la situation dans les Kasaï ?</strong>

Nous exigeons une enquête indépendante. Parce que jusque-là le gouvernement n’a pas communiqué dans la transparence sur tout ce qui se passe dans les Kasaï. Selon nos membres, il y aurait eu beaucoup de cas d’exécution extrajudiciaires qui ne sont pas admissibles et ça ne doit pas rester impuni.

Interview réalisée par Stanys Bujakera

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