Le climat sécuritaire dans l’espace Kasaï est dominé par les affrontements sanglants entre les forces de défense et sécurité congolaises et les adeptes du feu chef coutumier Kamuina Nsapu depuis Août 2016.
Selon le ministre Lambert Mende, porte parole du gouvernement congolais, ces adeptes se sont transformés depuis peu, en groupe armé.
Dans une interview exclusive à ACTUALITECD ce lundi 13 février 2017, Lambert Mende a affirmé que les forces de sécurité travaillent pour rétablir l’ordre dans cette partie du pays.
<strong>C’est quoi la situation au Kasaï central ?</strong>
« Il y a des groupes armés qui essaient d’insécuriser nos concitoyens. Nos forces de l’ordre et de sécurité font leur travail pour maintenir la sécurité. Elles désarment ces inciviques et lorsqu’elles rencontrent de la résistance dans cette bataille il y a des pertes de part et d’autre. Maintenant nous avons eu un chiffre extrêmement lourd que nous sommes en train de vérifier. Plusieurs dizaines de ces éléments qui sont tombés lors des derniers affrontements avec les forces de sécurité à Tshimbulu qui est devenu une sorte de cible rituelle chaque vendredi et nous attendons un rapport du commandement dans cette région d’un moment à l’autre »
<strong>Vous parlez de groupe armé, ne s’agit-il plus des adeptes du feu Kamuina Nsapu ?</strong>
« Oui, c’est les adeptes du feu chef Kamuina Nsapu qui forment un groupe armé, comment peut-on les appeler ? Les gens qui ont les armes qui tirent sur les civils, sur les militaires et sur les policiers, ça s’appelle groupe armé »
<strong>Ils ont les mêmes armes que l’armée ?</strong>
« Oui, ils ont attaqué des commissariats, ils ont confisqué des armes, ils ont ouvert des camps d’entrainement et ils ont attaqué Kananga à plusieurs reprises et donc c’est un groupe armé exactement comme un autre ».
<strong>Quelle est la solution envisagée par le gouvernement vu le nombre des morts ?</strong>
« La solution est qu’on doit maintenir de l’ordre et la sécurité. les gens de Tshimbulu et les gens du Kasaï-central, ont droit de vivre en paix, il peut y avoir des problèmes avec la façon dont le feu chef Kamuina Nsapu est décédé on s’adresse à la justice, on ne se fait pas justice soi-même, on ne coupe pas les routes, on ne tire pas sur les forces de l’ordre, on ne brûle pas les maisons des gens, on n’incendie pas les bureaux de l’Etat sans s’attendre à ce que l’Etat puisse réagir pour maintenir l’ordre, il s’agit là d’opérations de rétablissement de l’ordre et de la sécurité comme partout au monde ».
<strong>Les morts on en parle également à Kimpese au Kongo central...</strong>
« Il y a eu là un conflit interne au sein d’un groupe Bundu Dia Congo qui est mal parti avec la sécurité dans la province du Kongo central, conflit entre le président de ce groupe et un de ses adjoints qui est entré au gouvernement et qui a dégénéré parce que lorsque la police a tenté de s’interposer, ils ont tiré sur des policiers qui ont perdu la vie, il a fallu là aussi rétablir de l’ordre en usant de la force puisque la force appelle toujours la force. Donc , il faut toujours que les gens apprennent à résoudre des problèmes par des moyens pacifiques s’ils ne veulent pas faire face à la réaction des forces de l’ordre et de sécurité ».
<strong>La MONUSCO a dénoncé la réaction disproportionnée de l’armée en rapport avec cette situation, quelle est votre réaction ?</strong>
« Nous attendons les éléments qui lui permettent de dire cela parce que c’est nous qui gérons ces espaces-là, c’est nous qui gérons ces entités là, pas la MONUSCO. Je pense que ce sont des conclusions hâtives à notre avisµ. Rien n’indique que la MONUSCO a raison parce qu’elle n’était pas présente »
Stanys Bujakera