Après l'annonce en trombe de l'arrêt des poursuites à l'encontre des personnalités politiques en marge de la signature de l'accord politique du 31 décembre, les choses semblent ne pas bouger et les concernés dont Moïse Moni Dela sont encore en prison.
Un des avocats de Gustave Bagayamukwe , Président de l'Association pour la Défense des Intérêts du Kivu-Bukavu (ADIB) s'interroge sur l'effectivité de cette décision. Selon cet avocat qui a tenu à garder l'anonymat, toutes les difficultés de la RDC ont été causées par le non respect des textes dont la constitution et des engagements pris par le pouvoir.
<strong>Voici en intégralité la tribune envoyée à la rédaction d'ACTUALITE.CD</strong>
Accord global et inclusif du centre interdiocésain de Kinshasa: La décrispation politique
A quand la libération effective des 3 prisonniers politiques bien identifiés et qualifiés d'emblématiques tel que convenu et acté par les parties prenantes à l'accord du Centre interdiocesain de Kinshasa depuis plus de 05 jours?
En guise de tout premier signe de bonne foi et de respect à cet accord à exécuter par le régime au pouvoir, il était prévu que la commission des hauts magistrats, instituée à cet effet, prenne dans l'immédiat des mesures de libération pure et simple en faveur de l'ingénieur Gustave BAGAYAMUKWE, Président de l'Association pour la Défense des Intérêts du Kivu-Bukavu (ADIB) et mieux connu comme "L'homme de Bukavu" appréhendé depuis 4 ans et le professeur Michel MBONEKUBE, Président du Parti Politique MUDN, arrêté depuis 5ans.
Tous les deux, civils de leur État, actuellement malades à l'hôpital Militaire Centrale, ont été éligibles au bénéfice de la loi d'amnistie de 2014, sont en détention illégale à la prison Militaire de Ndole à Kinshasa. La libération de monsieur MONI DELA, décidée par à commission des Hauts Magistrats avant même la signature de l'accord n'est pas effective.
Dans ces conditions, l'opinion serait-elle en droit de se demander ce que cacherait l'appel du retour du pays, apparemment rassurant, lancé avec insistance par le porte-parole du gouvernement à l'endroit des exilés politiques emblématiques: il s'agit de Mr Antipas MBUSA NYAMWISI , Roger LUMBALA et Floribert Anzuluni. N'est-ce pas là un piège?
Et qu'en sera-t-il en réalité des trois autres cas emblématiques confiés à la Cenco : Moïse KATUMBI, Jean Claude Muyambo et Eugène DIOMI NDONGALA?
Le Rassemblement n'a-t-il pas été abusé, en acceptant de dialoguer avec le régime qui n'a jamais voulu répondre à une seule des conditions préalables à ces discussions? Exactement la même erreur qu'avait commise l'opposition au dialogue de la Cité de l'OUA. Le président Vital Kamerhe, chef de l'opposition signataire de l'accord du 18 octobre 2016 en sait quelque chose. N'a-t-il pas réussi à obtenir cette fois, avec la Cenco, un accord explicite sur les matières sensibles, fort de l'expérience vécue, si pas de la déception encaissée au dialogue de l'OUA.
Toutes les difficultés de gestion de notre pays ont été occasionnées par le NON RESPECT des textes réglementaires, de la constitution et des engagements pris par ce régime depuis les accords de Lemera, négociations avec le CNDP, le M23, les résolutions des Concertations nationales, la loi de l'amnistie de 2014, l'accord delà Cité de l'OUA, etc.
La Cenco devrait exiger l'application sans délai de l'accord, au moins en ce qui concerne la decrispation politique notamment la libération effective de l'ingénieur Gustave BAGAYAMUKWE, du professeur Michel MBONEKUBE et monsieur MONI DELA en signe de bonne foi avant la poursuite des travaux. Nous avons dit, Et c'est notre rôle.
Tribune signé par l'avocat de Gustave Bagayamukwe qui a requis l'anonymat