Secrétaire général du Mouvement Social pour le Renouveau (MSR), François Rubota réagit à la déclaration hier du président français qui a réaffirmé son intransigeance pour le respect de la constitution en RDC lors d’une interview qu’il accordée à RFI, France 24 et TV5MONDE à Marrakech, à l’occasion de la COP22.
<strong>Quelle est votre réaction à propos de la déclaration du président français qui dit que le respect de la Constitution congolaise doit correspondre à une fin de mandat présidentiel ? </strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">J’ai suivi la déclaration de François Hollande. Je dois vous avouer que c’est sans amertume ni étonnement. Deux questions me viennent à l’esprit. D’abord, est-ce que les présidents européens lisent notre Constitution, deuxième préoccupation c’est pourquoi la partialité dans le chef des présidents européens. Pour la première préoccupation je me suis rendu compte qu’effectivement ils n’ont pas de temps de lire notre Constitution. Parce que si le président Hollande l’avait lue, il aurait compris que la Constitution est respectée jusqu’à cette heure où vous m’interviewez. Pour ce qui est de partialité, le même président, à propos du Congo Brazzaville, il a dit qu’il appartient au président Sassou de consulter son peuple pour rassembler, ce qui a permis au président brazzavillois de changer la Constitution sans que cela ne pose problème. Pour ce qui est du Rwanda, on a également changé la Constitution permettant au président d’y aller jusqu’en 2034. Je vais donc dire à la France qu’elle est notre partenaire mais elle n’est pas le pays qui nous a colonisés. Je la conseille vraiment d’avoir une certaine prudence et une certaine retenue quand il s’agit de la question des grands lacs. Parce qu’elle a deux litiges qui ne sont pas encore réglés jusque-là au niveau de la région des grands lacs. Le premier litige c’est le génocide rwandais en 1994. Vous suivez tout ce qui a comme échange entre la France et le Rwanda. Et le Rwanda est même allé jusqu’à dire que la France aurait participé à ce génocide. Vous suivez ce qu’il y a comme bruit au niveau diplomatique. Ensuite vous allez vous rappeler que c’est la même France qui avait demandé à nos autorités de cette époque d’ouvrir les frontières pour laisser les Rwandais entrer dans notre pays. Et l’Etat rwandais de l’époque a traversé nos frontières avec toute l’administration, toutes les banques, toute l’armée rwandaise était venue ici. Parmi elle il y avait des Interamwe qui se sont transformés aujourd’hui en FDLR. Tout ce que nous connaissons comme violences sexuelles faites aux femmes, assassinats à l’Est du pays, les FDLR y sont impliqués. Ces litiges ne sont pas encore réglés et la France doit jouer une prudence pour nous éviter une autre catastrophe. L’ancien premier ministre italien Silvio Berlusconi a déclaré que la situation de la Libye n’était pas une révolution, c’était un complot français. Et donc je ne souhaite pas que la France complote aussi pour notre pays la RDC au niveau de l’Afrique centrale.</blockquote>
<strong>Entre celui qui prône le respect de la Constitution et celui qui viole la Constitution, qui cherche à semer le chaos dans le pays ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">Dans la classe politique congolaise, il y a encore certains politiciens qui sont conduits par de vieux démons. Ils pensent qu’ils peuvent prendre un raccourci pour prendre le pouvoir. Pour notre Constitution est claire là-dessus que le pouvoir appartient au peuple congolais. Alors pour répondre à ta question, sachez qu’il y a parmi nous certains acteurs politiques qui accompagnent les occidentaux pour qu’il y ait destruction de notre pays, pour qu’il y ait des conflits auxquels nous assistons aujourd’hui.</blockquote>
<strong>Je veux plutôt savoir celui qui sème le chaos entre le défenseur de la Constitution et le violeur de la Constitution…</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">Ceux qui ne sont pas venus au dialogue, ce sont ceux-là qui veulent que notre pays soit détruit, voilà ma réponse précise.</blockquote>
Interview réalisée par Stanys Bujakera