L'émotion était vive vendredi au cimetière de Maluku. Les quatre corps placés le 24 novembre à la morgue de l'hôpital général de Kinshasa ont été inhumés, grâce à la mobilisation du caucus des députés nationaux du Maï-Ndombe, qui affirme avoir reçu l'appui de l'Assemblée nationale. Cette inhumation intervient après près de dix jours, sans programme ni dispositions du gouvernement central.
Pour les élus de la région, cette cérémonie était une nouvelle occasion d'exiger la paix pour la population du territoire de Kwamouth. Parmi eux, Moïse Makani, qui affirme que le gouvernement dispose de tous les moyens pour mettre fin à cette crise.
« L'État congolais ne manque de rien. Nous avons vécu le phénomène Kamwena Nsapu qui était très fort que la milice Mobondo, mais en deux semaines, il a été neutralisé. Le groupe de Nyerere à Mbandaka, c'était en quatre jours, l'exemple de Yumbi, deux jours seulement cela avait pris fin. Notre souci, c’est de rappeler au gouvernement de prendre ses responsabilités », a déclaré Moïse Makani, député provincial élu de Kwamouth.
Pendant ce temps, l'armée a renforcé les dispositifs sécuritaires à Nkana, village attaqué le 23 novembre dernier. Le commandant des opérations Ngemba a lui-même fait le déplacement pour rassurer la population. Le général de brigade Richard Moyo a indiqué que « des telles attaques ne se reproduiront plus à Nkana, car toutes les dispositions sécuritaires ont été prises pour garantir la protection de la communauté ».
Un appel a également été lancé pour le retour des déplacés vivant dans la commune de Maluku. L'armée a rassuré de la reprise « des activités en toute quiétude ». La onzième région militaire a offert des consultations médicales et des soins à plusieurs malades, grâce à une unité médicale militaire déployée sur le terrain. Des vivres et non-vivres ont été distribués à la population par le commandant des opérations Ngemba, afin de renforcer les liens civilo-militaires, explique le communiqué du porte-parole de la onzième région militaire.
L'attaque du 23 novembre à Nkana a causé la mort d'au moins 21 civils. Les corps inhumés vendredi ont été présentés au ministère de l’Intérieur, après avoir été refusés au ministère de la Défense. Chez Jacquemain Shabani, la communauté des victimes avait dénoncé l'inaction du gouvernement face aux tueries à répétition dans le territoire de Kwamouth.
Jonathan Mesa