La sénatrice Nefertiti Ngudianza Bayokisa Kisula a marqué les esprits, mercredi 3 décembre, lors de la séance plénière consacrée à l’examen d’une question orale avec débat adressée au ministre des Ressources hydrauliques, Molendo Sakombi. Initiée par le sénateur Janvier Mwisha, cette interpellation portait sur les faiblesses de la desserte en électricité assurée par la Société nationale d’électricité (SNEL).
Rapporteure du Bureau du Sénat, Mme Ngudianza a livré une intervention incisive, dénonçant le faible taux d’accès à l’électricité, le manque d’entretien des infrastructures et la vétusté des équipements de la société nationale.
« Notre pays connaît un problème sérieux de desserte en électricité. Nous assistons malheureusement à une véritable descente aux enfers en raison de la dégradation des équipements de la SNEL, ce qui plonge la population dans un profond désarroi. La province du Kongo Central n’est pas épargnée », a-t-elle déploré.
Le paradoxe du Kongo Central, terre d’Inga mais privée d’électricité
Élue du Kongo Central, la sénatrice s’est insurgée contre le fait que sa province, pourtant hôte du barrage d’Inga, l’un des plus puissants du continent, demeure frappée par de graves insuffisances accès à l’électricité.
« Cette province, qui devrait logiquement bénéficier d’un taux confortable d’accès à l’électricité, voit encore ses villages et ses cités regarder passer les lignes haute tension sans en être desservis. Certains territoires n’ont même jamais vu un seul câble ni un seul poteau de la SNEL. C’est le cas de Luozi et de Kimvula », a-t-elle dénoncé.
Insécurité à Matadi et Mwanda : l’obscurité en cause
La sénatrice a également alerté sur la montée de l’insécurité dans la ville portuaire de Matadi, directement liée, selon elle, aux coupures récurrentes.
« Aujourd’hui, Matadi vit dans une insécurité quasi permanente à cause du manque d’électricité. Quant à la cité côtière de Mwanda, qui devrait être un joyau touristique, elle reste plongée dans le noir, bercée par le bruit des groupes électrogènes », s’est-elle indignée.
La RN1, “un trou noir” favorisant accidents et banditisme
Mme Ngudianza a enfin insisté sur l’urgence d’éclairer la Route nationale n°1, qualifiée de véritable “zone noire”, théâtre d’accidents mortels et de multiples actes de banditisme.
« La RN1 profite aux coupeurs de route qui endeuillent des familles et provoque de nombreux accidents mortels. Pourquoi cette route reste-t-elle un trou noir ? Monsieur le Ministre, que faut-il pour l’éclairer ? Qu’est-ce qui manque ? », a-t-elle interrogé.
Appel à une politique attractive pour les investisseurs privés
Reconnaissant que l’État ne peut à lui seul résoudre les problèmes énergétiques sur l’ensemble du territoire national, la sénatrice a exhorté le gouvernement à adopter des politiques incitatives afin d’attirer les investisseurs privés dans le secteur de l’électricité.
Berith Yakitenge