À la veille de l’entérinement de l’accord de Washington par le Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, et le Président du Rwanda Paul Kagame, en présence du Président américain Donald Trump, la situation sécuritaire continue de se détériorer, en raison de violents combats entre les rebelles de l’AFC/M23 et l’armée dans l’Est de la RDC. Et ce, malgré la signature du mécanisme de cessez-le-feu conclu à Doha entre Kinshasa et l’AFC/M23 sous l’égide du Qatar.
Les parties censées exécuter les différents engagements contenus dans les initiatives diplomatiques ne cessent de s'accuser. Dans un communiqué ce mardi 2 décembre, les Forces armées de la République Démocratique du Congo ont dénoncé pour la énième fois, la violation de la cessation des hostilités par la coalition AFC/M23 soutenue par le Rwanda.
Mardi, des affrontements généralisés ont été signalés dès la matinée à Kaziba, Katogota et Lubarika. L’armée a accusé les rebelles d’avoir lancé des attaques contre ses positions dans ces entités du Sud-Kivu. Pour l'armée, ces attaques démontrent la détermination des rebelles à saboter les accords de paix de Washington et de Doha, et de mettre en mal les efforts en cours pour la restauration de la paix dans l'Est de la République Démocratique du Congo.
"Toutes les dispositions nécessaires sont mises en œuvre pour barrer la route aux velléités bellicistes de cette coalition du mal", dit le communiqué des FARDC.
Bien avant, la rébellion de l'AFC/M23 a accusé les forces gouvernementales d'être à la base de la violation du cessez-le-feu, dénonçant "des attaques généralisées contre des zones densément peuplées ainsi que sur l’ensemble des lignes de front” à Katogota, Luvungi, Kaziba, Haut Plateau, Tchivanga, Hombo, Kasika, Mwenga.
Le même mardi, les combats étaient également signalés dans plusieurs entités des territoires de Walikale et Masisi. Et ce mercredi matin, des combats sont de nouveau signalés dans les mêmes zones.
La rencontre annoncée entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame, prévue le 4 décembre à Washington, devait être le symbole d’un tournant diplomatique. Sous l’impulsion directe des États-Unis, les deux dirigeants doivent ratifier l’accord signé en juin et donner corps au cadre d’intégration économique régionale adopté début novembre. Pourtant, à mesure que l’échéance approche, l’optimisme initial se fissure et laisse place à une réalité beaucoup plus complexe : un processus poussé par Washington, mais freiné par une défiance politique enracinée, des divergences de lecture et une situation militaire inchangée dans l’est de la République démocratique du Congo.
Clément MUAMBA