Inga reste le pilier du système énergétique congolais, mais l’Angola soutient la transition, affirme Aimé Molendo Sakombi

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L’importation temporaire d’électricité de l’Angola vers la RDC « est une mesure de transition, pas un aveu d’échec », a déclaré samedi le ministre congolais de l’Énergie, Aimé Molendo Sakombi, dans un message publié sur le réseau social X.

« Le déficit est critique dans le Lualaba et le Haut-Katanga, où les mines tournent à 20 % de leur capacité. Inga reste le pilier, mais les interconnexions régionales nous permettent de répondre à l’urgence tout en renforçant nos capacités nationales, y compris le Grand Inga », a-t-il ajouté.

Un protocole d’entente a été signé mi-octobre à Washington entre le gouvernement congolais et la société américaine Hydro-Link pour la construction d’une ligne électrique de plus de 1 200 kilomètres reliant l’Angola à la RDC. Le projet, estimé à 1,5 milliard de dollars, devrait être achevé en 2029 et permettra d’acheminer environ 1 200 mégawatts d’électricité vers les zones minières congolaises, particulièrement affectées par le déficit énergétique.

Ce partenariat s’inscrit dans une dynamique régionale soutenue par Washington. Lors du Forum africain sur l’énergie, organisé en marge de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies par le Centre Afrique de l’Atlantic Council, les États-Unis ont réaffirmé leur engagement à renforcer la sécurité énergétique et minérale du continent.
 

« Plus de 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité », a rappelé Jonathan Pratt, haut fonctionnaire du bureau des affaires africaines au Département d’État américain. « L’Afrique détient les ressources et les opportunités pour combler ce déficit tout en répondant aux besoins énergétiques mondiaux », a-t-il ajouté.

Selon lui, plus de 17 accords, d’une valeur totale de 9,2 milliards de dollars, ont été signés depuis l’avènement de l’administration Trump dans les secteurs de l’énergie et des minerais. Parmi eux, figure l’accord entre Hydro-Link et l’Angola, dont l’électricité alimentera la production congolaise de cuivre et de cobalt, essentiels pour les technologies électriques et électroniques.

« L’Afrique n’est pas à la marge de la conversation mondiale sur l’énergie et les minerais, elle en est au centre », a déclaré M. Pratt. Il a souligné que les États-Unis entendent « bâtir des corridors régionaux sûrs et transparents », à l’image du corridor de Lobito, reliant l’Angola, la Zambie et la RDC, afin de « stimuler le commerce et soutenir la prospérité régionale ».

Ces initiatives interviennent alors que l’administration Trump met en avant une politique étrangère fondée sur le principe “America First”, tout en cherchant à sécuriser les chaînes d’approvisionnement mondiales en minerais critiques.

Pour Kinshasa, cette coopération régionale offre une bouffée d’oxygène à court terme. Mais, comme l’a rappelé le ministre Sakombi, le barrage d’Inga reste « le pilier du système énergétique congolais », au cœur de la stratégie nationale de renforcement des capacités de production.