RDC : Félix Tshisekedi accentue la pression sur le gouvernement pour que la baisse des prix des biens soit proportionnelle à l’appréciation du franc congolais

Photo d'illustration
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Après avoir recommandé, lors de la 63ᵉ réunion du Conseil des ministres, la mise en place d’un mécanisme de suivi garantissant que l’appréciation du franc congolais se traduise dans le panier de la ménagère, le Chef de l’État Félix Tshisekedi a présidé, mercredi 22 octobre dans la soirée, une réunion de conjoncture économique à la Cité de l’Union africaine. Y ont pris part la Première ministre, les vice-Premiers ministres en charge du Budget et de l’Économie nationale, le ministre des Finances ainsi que plusieurs autres responsables du gouvernement et de son cabinet. 

Souhaitant consolider la confiance des citoyens dans la monnaie nationale, le Président Félix Tshisekedi a insisté sur le fait que l'appréciation monétaire nouvellement acquise doit se répercuter dans la vie quotidienne des Congolais. Selon lui, la valorisation du franc congolais doit être perçue à la fois comme un indicateur de stabilité macroéconomique et comme un levier d’amélioration du pouvoir d’achat, l'un de ses six engagements pris lors de sa réélection à la tête du pays. 

À l'issue de la réunion, renseigne la cellule de communication de la Présidence, le vice-Premier ministre, ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a rappelé qu’au cours du dernier Conseil des ministres, le Chef de l’État avait insisté sur la nécessité d’assurer une meilleure coordination entre la politique monétaire et la politique budgétaire, particulièrement dans un contexte où il y a une évolution sur le marché des changes.

« Au cours de cette séance de travail, il a été question d’examiner la situation récente et de lever un certain nombre d’options devant être confirmées sur le plan technique », a indiqué le ministre Mukoko Samba à l’issue de la réunion

Il a également annoncé la tenue d’une nouvelle réunion vendredi prochain, afin de s’assurer que les baisses effectives des prix observées sur le marché soient proportionnelles à l’appréciation du franc congolais, permettant ainsi aux ménages de ressentir une véritable amélioration de leur pouvoir d’achat.

« Des mesures seront également prises concernant les prix des produits pétroliers, qui pourraient connaître une nouvelle baisse dans les jours à venir. Par ailleurs, un contrôle renforcé sera effectué pour veiller au respect de ces ajustements par les opérateurs économiques », a ajouté le ministre de l'économie nationale. 

Sur un ton rassurant, précise la cellule de communication de la Présidence,  il a annoncé qu’une concertation entre le gouvernement et le secteur privé sera bientôt présidée par la Première ministre, en vue d’harmoniser les actions.

 « Il s’agit d’une réponse directe à la demande de la population, qui souhaite que l’appréciation du franc congolais face aux devises étrangères se reflète dans le coût des produits de première nécessité », a-t-il expliqué.

Depuis plusieurs semaines, le franc congolais s’est fortement apprécié face au dollar américain.Alors qu’en août, le taux de change avoisinait 2 850 CDF pour 1 dollar, il se situe actuellement entre 2 200 et 2 300 CDF, et oscille parfois autour de 1 900 à 2 000 CDF dans certaines zones.

Selon la Banque centrale du Congo (BCC), cette évolution positive résulte d’une série de mesures notamment l’intervention directe sur le marché des changes le 18 août 2025, via une cession de 50 millions USD ; l’actualisation du taux de change appliqué au stock de la réserve obligatoire sur les dépôts en dollars, cristallisée en monnaie nationale depuis décembre 2021, ayant entraîné une ponction de 371 milliards CDF pour le premier palier ; Une meilleure organisation et transparence du marché des changes et enfin une amélioration de la gestion de la liquidité bancaire.

Fort de ces perspectives encourageantes, le Comité de politique monétaire (CPM) de la BCC a décidé d’assouplir sa politique monétaire : le taux directeur passe ainsi de 25 % à 17,5 %, soit une baisse de 750 points de base, tandis que le taux des facilités de prêt marginal est ramené de 30 % à 21,5 %. Ces ajustements visent à soutenir la croissance, à stimuler l’investissement privé et à consolider la stabilité retrouvée du franc congolais.

Clément MUAMBA