Littérature - Prix Mille Espoirs Africains 2025 : “Le mal blanchi” de Joël Kamango fait briller la RDC

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Prix coup de cœur du Jury

Pour une fois de plus, la République démocratique du Congo s’est illustrée sur la scène littéraire internationale. Joël Kamango, jeune écrivain congolais, a décroché le prestigieux trophée “Coup de Cœur du Jury et du Public” lors du Prix Mille Espoirs Africains 2025, organisé à Madagascar. Parmi douze finalistes, seuls quatre lauréats ont été retenus : une Malgache, une Camerounaise, un Togolais et Joël Kamango. Ce dernier, avec son texte Le mal blanchi, a su conquérir à la fois le jury et le public.

Le jeune auteur dit avoir accueilli la nouvelle avec beaucoup d’émotions, de courage et surtout d’estime de soi, ce qui peut marquer un tournant dans ses ambitions littéraires. 

« C’est pour moi le début d’un long voyage que j’ai toujours ajourné. Avant, j’étais dans les doutes. Maintenant, mille espoirs africains, mille espoirs pour moi », confie Joël Kamango à ACTUALITÉ.CD

L’écrivain avoue qu’il n’avait pas anticipé un tel engouement autour de son texte. 

« Au départ, je ne savais rien. J’ai juste reçu une info d’un ami qui m’a parlé du concours. D’habitude, j’écris pour mes amis. Le jour où j’ai été contacté pour la remise des prix à Madagascar, j’ai cru en moi », raconte-t-il.

Son œuvre, Le mal blanchi, aborde un thème brûlant d’actualité : le patriotisme en temps de guerre.

« C’est le patriotisme. La RDC a besoin d’actions et d’événements, même que les écrivains mettent noir sur blanc quelques mots pour appeler les gens à l’ordre », explique Kamango. 

Inspiré à la fois par les réalités que traverse son pays et par sa propre expérience, il y dépeint le parcours d’un jeune Congolais confronté à un choix moral déchirant.

« Je veux dire au monde que le mal, peu importe le profit, demeure mal. Il n’y en a pas un qu’on peut blanchir ou justifier », affirme-t-il. 

Pour Joël Kamango, cette victoire dépasse sa personne. Elle symbolise la résilience et le potentiel de la jeunesse congolaise. 

« C’est un motif de confiance, de courage pour la jeunesse congolaise dont je fais partie. Cette jeunesse a toujours été marginalisée. Là, on a montré qu’on peut positiver l’image de ce pays », souligne-t-il.

Il plaide aussi pour une prise de conscience collective.

« Les jeunes écrivains africains et congolais doivent trouver leur place dans l’écriture. C’est en écrivant qu’on fera entendre la voix de toutes les générations futures », dit-il.

Depuis ses débuts en 2021, Joël Kamango n’a cessé d’écrire, poussé « par l’envie de dénoncer les injustices sociales ». Aujourd’hui, il prépare un recueil de dix nouvelles sur « le sacrifice de l’amour », qu’il compte publier prochainement. Malgré un emploi du temps chargé, il trouve refuge dans l’écriture nocturne.

Pour lui, ce prix est « un succès en tant que jeune écrivain » et une promesse pour l’avenir. Il aspire à écrire des œuvres capables de « toucher les lecteurs, des histoires dans lesquelles ils se reconnaissent et espèrent ».

Kuzamba Mbuangu