Les délégués du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et ceux de l'Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) ont signé un mécanisme d'échange de prisonniers. C'est ce qu'a révélé Massad Boulos, conseiller principal du président des États-Unis pour l'Afrique. Selon l'administration Trump, cet accord est un pas décisif pour la promotion de la paix en RDC.
Lors d'un briefing presse ce mercredi, le Ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux est revenu sur le caractère rigoureux de ce processus. Selon le garde des sceaux congolais, lors de ce processus d’échange des prisonniers, le critère d'exclusion va s'appliquer à ceux qui sont à la base des violations du droit international.
« On doit faire attention même dans le cadre de Doha, bien sûr on va faire échange de la liste des détenus mais nous, nous allons nous assurer qu'on applique les critères d'exclusion, c'est-à-dire des personnes soupçonnées d'avoir commis des crimes graves selon le droit international ne puissent pas faire l'objet d'un marchandage politique et ça, c'est clair ça fait partie de la doctrine, c'est aussi notre rôle de conseiller en tant que conseiller juridique de l'État de s'assurer qu'on n'échange pas. Dans les négociations il y a toujours des critères d'exclusion et ces critères doivent être absolument appliqués », a déclaré Guillaume Ngefa, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux.
Dans le cadre de ce dispositif, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) jouera le rôle d’intermédiaire neutre pour l’identification, la vérification et la libération sécurisée des détenus des deux camps. Washington a remercié le Qatar pour son implication aux côtés du CICR et a exhorté les parties à « profiter de cette dynamique pour progresser davantage vers la conclusion d’un accord de paix définitif ».
Les délégations du gouvernement congolais et de l’AFC/M23 négocient à Doha depuis près d’un mois. Le mouvement rebelle évoque environ 700 personnes arrêtées par Kinshasa. La mise en œuvre du mécanisme implique l’établissement et la certification des listes de prisonniers, avec l’aval de toutes les parties.
Selon des sources gouvernementales, environ 1.500 militaires congolais avaient été envoyés par la rébellion en janvier et février au camp militaire de Rumangabo, près de Goma, pour un « reconditionnement ». Par ailleurs, plusieurs combattants cantonnés au quartier général de la Monusco avaient déjà été transférés de Goma à Kinshasa en avril grâce à la médiation du CICR.
Clément MUAMBA