RDC: le Gouvernement appelé à se doter une loi anti-corruption “ambitieuse” qui garantit un environnement gagnant-gagnant dans la transparence, la redevabilité et l'intégrité

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Photo de famille des autorités après l'atelier organisé par IDLO en collaboration avec la FEC avec le soutien du gouvernement américain.

L’Organisation internationale de droit du développement (OIDD), mieux connue sous l’appellation anglaise, The International Development Law Organisation (IDLO) a organisé ce ce mardi 26 août 2025 à Kinshasa, en collaboration avec la Fédération des Entreprises du  Congo (FEC) un atelier de réflexion sous le thème : “Lutte contre la corruption et le climat des affaires en RDC: quelles politiques des investissements pour promouvoir un secteur privé dynamique, porteur de richesse et créateur d’emplois?”. 

Dans son discours de circonstance, M. Nick Elebe Ma Elebe, Directeur pays de IDLO, a d’abord expliqué les réalisations de son organisation en appui à l’Etat congolais notamment la formation des personnels judiciaires des tribunaux de commerce en RDC dans le cadre de son programme «Renforcement des capacités professionnelles pour une réponse efficace à la corruption en RDC » avec le soutien du gouvernement des États-Unis d'Amérique à travers le Bureau of International Narcotic and Law Enforcement Affairs.

Par la même occasion, il a affirmé que ce programme tombe à point nommé pour la RDC qui est à son moment charnière de son histoire parce qu’elle attire les regards. Elle noue de nouveaux partenariats. Pour cela, le pays doit rassurer les investisseurs en passant de bonnes intentions à un engagement réel, un signal fort, clair, crédible. IDLO plaide pour que la RDC passe à une nouvelle étape en adoptant une loi anti-corruption.  

“IDLO salue donc les efforts déjà engagés, mais encourage aussi une nouvelle étape décisive. L'adoption d'une loi anticorruption ambitieuse. Une loi transversale, cohérente, qui encadre la transparence, la redevabilité et l'intégrité dans tous les secteurs. Nous plaidons également pour un dialogue structuré, permanent et productif entre les institutions publiques et le secteur privé, local comme international. Car ce n'est qu'ensemble, dans la confiance, que nous pourrons aligner les réformes sur les réalités du terrain. Le monde avance vite. La RDC ne peut se permettre d'être à la traîne. Il est donc temps de digitaliser les processus administratifs, de simplifier les processus, les procédures liées aux affaires, de mettre en place une fiscalité plus juste, plus inclusive et plus durable. Ce sont des choix politiques, mais surtout, ce sont des choix de société.”, a plaidé M. Nick Elebe.

La FEC proactivement engagée contre la corruption

Abordant la question dans le même sens que IDLO, le Président du Conseil d’Administration de la FEC, M. Robert Malumba Kalombo a expliqué que le patronat congolais a déjà pris des mesures concrètes que ses membres sont tenus à respecter pour lutter contre la corruption qui impacte négativement le développement du climat des affaires en RDC, qui à son tour, a des effets sur le secteur privé. La Fédération des Entreprises du Congo (FEC) a soutenu l’adoption et la promulgation d’une loi anti-corruption ainsi que la digitalisation de service de l’Etat afin de réduire les contacts entre agents de l’Etat et les investisseurs. 

“S'agissant de la Fédération des entreprises du Congo, celle-ci a pris les soins dès 2009 de se doter d'un code d'éthique invitant ses membres à se conformer aux lois et règlements en vicaire tout en s'abstenant dans leurs relations d'affaires de toute pratique répréhensible et non recommandable. En effet, Les entreprises qui adhèrent à la FEC s'engagent à observer les codes d'éthique et s'interdire tout acte relevant de la corruption quelle que soit sa forme. En cas de violation constatée, les conseils d'administration, que j'ai l'honneur de présider, peuvent prononcer l'exclusion des membres ou la déchéance du mandat des animateurs des organes.”, a expliqué M.  M. Robert Malumba Kalombo.

Les USA prêts à soutenir les réformes en RDC

De son côté, la Représentante de l’Ambassadrice des Etats-Unis d'Amérique a expliqué que pour lutter efficacement contre la corruption il faut une volonté politique forte et une collaboration étroite entre le gouvernement, le secteur privé et la société civile. Ainsi, son gouvernement est disposé à accompagner les réformes en RDC. 

“Pour rompre ce cycle, les États-Unis encouragent les décideurs, éléments des affaires, à s'attaquer aux obstacles qui freinent les investissements et découragent l'entrepreneuriat (...) Un environnement commercial fiable encourage l'investissement, stimule le commerce, soutient la croissance des petites et moyennes entreprises et crée des emplois. Ceci, à son tour, augmente le niveau de vie et favorise la paix et la stabilité pour tous les citoyens et une croissance économique durable pour le pays. Les États-Unis demeurent déterminés à soutenir l'agenda de réforme de la RDC et à travers des partenariats durables qui promeuvent la bonne gouvernance, la transparence et le progrès économique.”, a-t-elle déclaré. 

Saluant les efforts déjà amorcés par l’Etat sous impulsion du Président de la République Félix Tshisekedi pour lutter contre la corruption notamment la redynamisation de l’IGF, la Cour des Comptes ainsi que la création de l’APLC, le Ministre du Plan et de l’Aide au développement, Guylain Nyembo a reconnu que la corruption est fléau qui doit être combattu par tous y compris le secteur privé. 

“Quant à vous, les partenaires sociaux, ou mieux, pour mieux dire, le secteur privé, le gouvernement attend de vous que vous réalisiez que la corruption est un couteau à double tranchant. En effet, le cycle de corruption appelle l'interaction entre deux acteurs, un corrupteur et un corrompu. Dès lors, rêver de la fin de la corruption, c'est se débarrasser du corrupteur et du corrompu. J'exhorte ainsi la Fédération des entreprises du Congo de sensibiliser ses membres à ne pas céder à la tentation des facilités occultes et autres opportunités de fraude qui s'offrent à vous et que vous avez la certitude de saisir entoute impunité car échappant à la vigilance des services étatiques ou à l'autorité de l'État. C'est cela, la moralisation de la vie des affaires.”, a déclaré le ministre de Gylain Nyembo dans son mot d’ouverture. 

A propos de IDLO

L'Organisation internationale de droit du développement (OIDD), mieux connue sous son appellation anglaise, The International Development Law Organization (IDLO), est la seule organisation intergouvernementale mondiale exclusivement dédiée à la promotion de l'État de droit en vue de promouvoir la paix et le développement durable. IDLO travaille dans plus de 90 pays à travers le monde, avec des systèmes juridiques variés. Son réseau compte des milliers d'experts, d'anciens participants et de partenaires de confiance. La vision poursuivie par IDLO est celle d'un monde où chacun vit dans la dignité et l'égalité, dans un État de droit. En application de cette vision, la mission de IDLO est de défendre une justice centrée sur l'humain et promouvoir l'État de droit pour faire progresser le développement durable et contribuer à bâtir des sociétés plus pacifiques, inclusives et résilientes. Créée en tant qu'organisation intergouvernementale en 1988, IDLO bénéficie du statut d'observateur auprès des Nations Unies depuis 2001.